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Cancer du côlon: testez-vous vous-même, à la maison

Décelé avant l’apparition des symptômes, le cancer colorectal peut être guéri dans neuf cas sur dix. Une bonne raison de vous faire dépister depuis chez vous.

14 avr. 2021, 20:00
Chaque année en Suisse, 1700 décès environ sont dus à un cancer colorectal.

En Valais, il s’agit du troisième cancer le plus fréquent (selon les chiffres de l’OVS). 4300 nouveaux cas de cancer colorectal sont décelés chaque année en Suisse, pour 1700 décès environ. Si ce cancer est décelé à un stade précoce, les chances de guérison sont toutefois bonnes.

Fort de ce constat, le canton a organisé un programme de dépistage à faire chez soi. Après avoir reçu une invitation à participer, vous pouvez commander votre test sur internet, auprès d’une pharmacie agréée ou vous faire inclure par le biais d’un médecin partenaire et procéder vous-même au prélèvement des selles à la maison. Le tout est ensuite adressé à un laboratoire pour analyses.

Ce test permet de diminuer de moitié le risque de décéder d’un cancer colorectal avant 80 ans.
Sara Stadelmann, membre du Groupe de référence pour le dépistage du cancer colorectal, membre du comité de la Société médicale du Valais et médecin généraliste à la Maison de santé du Haut-Lac à Vouvry.

 

Ce test FIT s’adresse aux personnes âgées de 50 à 69 ans, domiciliées en Valais et qui ne présentent aucun symptôme. «Aux premiers stades du cancer, il est rare d’être symptomatique», explique Sara Stadelmann, membre du Groupe de référence pour le dépistage du cancer colorectal, membre du comité de la Société médicale du Valais et médecin généraliste à la Maison de santé du Haut-Lac à Vouvry. «D’où l’intérêt de réaliser ce test tous les deux ans, dès l’âge de 50 ans.»

A lire aussi : Les Valaisans invités à un dépistage du cancer du côlon

Le test et son analyse ne coûtent que 4 fr. 60, quelle que soit votre franchise d’assurance maladie. Selon la spécialiste, «il permet de diminuer de moitié le risque de décéder d’un cancer colorectal avant 80 ans».

Un dépistage rapide, facile et non invasif

«Jusqu’à maintenant, le dépistage du cancer colorectal était individualisé», explique Jean-Bernard Moix, directeur de Promotion santé Valais. «Il fallait se rendre chez son médecin dès l’âge de 50 ans pour faire ensuite une coloscopie auprès d’un gastroentérologue. Or, nous avons à présent ce programme de dépistage organisé qui s’adresse à toute la population asymptomatique du Valais. Nous privilégions ce test plutôt que la coloscopie, parce que celle-ci est plus invasive, contraignante et nécessite une préparation, mais aussi parce qu’il y a peu de gastroentérologues disponibles en Valais.»

Il est ainsi possible de toucher plus de monde et de ne proposer la coloscopie qu’aux personnes dont le test reviendrait positif. Un tel dépistage organisé offre aussi une meilleure égalité des chances, puisqu’il permet de toucher des personnes qui ne sont pas forcément suivies par un médecin traitant, ou qui seraient moins sensibilisées aux problématiques de santé.

Êtes-vous une personne à risque?

Parmi les facteurs de risque, on peut citer le surpoids, la consommation d’alcool et de tabac, une alimentation riche en viande rouge, transformée et/ou pauvre en fibres. On constate aussi une corrélation entre l’apparition du cancer colorectal et l’âge des patients, comme l’explique Sara Stadelmann: «A partir de 50 ans, le risque de développer ce cancer augmente, avec un âge moyen d’apparition à 72 ans. Si nous voulons le détecter à un stade précoce, le dépistage doit donc avoir lieu avant cet âge. C’est pourquoi l’Office fédéral de la santé publique le prend en charge de 50 à 69 ans inclus (les frais médicaux occasionnés par le programme sont payés à 90% et hors franchise).»

On considère la population de 50 à 69 ans comme à risque «moyen», mais les patients dont un membre de la famille a présenté un cancer colorectal sont quant à eux à «haut risque». «Ils doivent, pour leur part, bénéficier d’un dépistage individualisé, comme les personnes qui souffrent d’une maladie inflammatoire intestinale (maladie de Crohn ou rectocolite ulcéreuse hémorragique, par exemple).»

Pour les personnes aux antécédents familiaux, une coloscopie s’impose et ce, dix ans avant le diagnostic de cancer chez le parent proche. Pour les autres, le dépistage sous la forme du test FIT, tous les deux ans dès l’âge de 50 ans, est suffisant.

Vous vous demandez si vous devriez faire un dépistage? Passez le test!

Le cancer colorectal, quésaco?

Cette maladie découle de petites lésions – appelées polypes – qui peuvent apparaître dans le côlon et le rectum. Il existe deux types de polypes: ceux qui évoluent en cancer et ceux qui demeurent bénins.

Ce cancer se développe lentement: «Entre les premiers polypes et le cancer qui dégénère, on peut souvent compter une dizaine d’années», précise Jean-Bernard Moix. C’est pourquoi il se prête particulièrement bien au dépistage organisé.

«Identifié à un stade précoce, il peut être traité directement lors d’une colonoscopie, le gastroentérologue procédant à l’ablation du polype qui est ensuite envoyé en laboratoire pour analyses», explique Sara Stadelmann. «Dépisté à un stade plus avancé, il nécessite une opération et une chimiothérapie. Cette campagne de dépistage permet donc de le diagnostiquer aux stades précoces, quand il peut être traité localement, de façon simple et efficace.»

En savoir plus : Au sujet de cette campagne de dépistage

Quels sont les symptômes qui devraient inquiéter?

Aux premiers stades, le cancer colorectal ne présente, en général, aucune symptomatologie. «Avec le temps, le patient peut toutefois développer différents symptômes», détaille Sara Stadelmann: «Un changement dans la fréquence et/ou la consistance des selles, ou l’apparition de douleurs abdominales importantes peuvent alerter.
Le cancer provoque parfois des saignements dans le tube digestif, avec la présence de sang frais (rouge) ou digéré (noir) dans les selles. Contrairement à une intoxication alimentaire, une simple gastroentérite ou des hémorroïdes, ces symptômes se montrent dans ce cas persistants et il convient alors de consulter son médecin traitant.» Ce dernier pourra vous adresser à un gastroentérologue pour un examen plus poussé.

A lire aussi : Cancer du côlon: les cantons romands vont améliorer le dépistage

Pour vous préserver du cancer du côlon, il est conseillé:

  • De conserver un poids de santé et une activité physique régulière.
  • De manger des aliments riches en fibres (fruits, légumes, céréales complètes).
  • De réduire la consommation de viande rouge et de produits transformés.
  • D’éviter la consommation de tabac et d’alcool.
  • De suivre le programme de dépistage régulièrement, dès l’âge de 50 ans (plus tôt, si vous avez des antécédents familiaux).
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