Se maintenir en bonne santé peut déjà commencer au coin de sa rue. Places de jeux, pistes cyclables, infrastructures sportives, espaces de rencontre, fontaines, potagers communs sont autant d’éléments qui peuvent favoriser la bonne santé de la population.
Dans ce cadre, les communes ont un rôle essentiel à jouer en proposant un aménagement de l’espace public qui va dans ce sens. La commune peut penser à mettre l’être humain au centre de chaque nouveau projet ou de chaque rénovation.
Ce sujet sera abordé lors d’une conférence intitulée «Aménagement de l’espace public et santé des citoyens». Elle aura lieu le 28 février prochain à Martigny et est organisée par le programme Commune en santé de Promotion Santé Valais. Les différents intervenants viendront parler de leurs expériences et présenter des réalisations concrètes, à l’image de Marcos Weil paysagiste et urbaniste à Genève. Il met la santé au cœur de ses projets depuis bien longtemps.
«Aujourd’hui, nous mettons l’homme, le piéton, au centre du projet urbain. Nous prenons en compte les utilisateurs. Nous réalisons des espaces qui répondent à leurs besoins», explique Marcos Weil.
«Nous travaillons beaucoup avec la démarche participative. Nous réunissons les usagers et discutons de leurs envies. Bien souvent, ces personnes aimeraient avoir un environnement avec plus de végétation, plus de nature et des sources d’eau comme des fontaines. Elles veulent moins de bruit, moins de circulation et apprécient les espaces de rencontre», explique Marcos Weil.
L’urbaniste va ensuite concrétiser ces discussions. «Il faut dire que ce n’est ni compliqué ni cher de favoriser un urbanisme répondant aux besoins des gens», avoue-t-il. «Il faut simplement intégrer cette démarche dans chaque nouveau projet.»
Un lieu où l’on se sent bien
«Très concrètement, les enfants ont besoin d’espace au pied des immeubles pour pouvoir jouer et découvrir le monde en toute sécurité. Ils ont besoin d’un environnement ludique, de sentiers de promenade sécurisés pour bouger et développer leur autonomie», poursuit Marcos Weil.
Les adolescents ont, notamment, besoin d’infrastructures pour faire des activités sportives. La population apprécie les espaces d’échange. «Nous retrouvons ce côté social dans les potagers urbains, par exemple. Ils connaissent un succès fou et c’est vraiment simple à mettre en place», note-t-il. Il suffit d’aménager quelques petits espaces et de laisser les gens cultiver la terre. «Cela permet de faire pousser ses propres légumes et de savoir ce que l’on mange.»
Pour préserver la mobilité des personnes âgées, il est important de penser à mettre des bancs publics. Elles osent plus facilement sortir se promener sachant qu’elles peuvent faire une pause si besoin.
S’approprier les espaces
«Pour moi, la clé de la réussite, c’est de voir les usagers s’approprier les espaces. Si l’endroit est fréquenté, c’est génial», se réjouit Marcos Weil. C’est le cas, par exemple, du cours Roger-Bonvin à Sion. Situé à l’intersection entre Vissigen et Champsec, ce lieu d’une surface d’un hectare a été totalement repensé et réaménagé. «Nous avons souhaité faire vivre cet espace et lui donner un petit air de vacances», explique Lionel Tudisco, urbaniste au Service de l’urbanisme et de la mobilité à la Ville de Sion, cité labellisée Commune en santé.
Le pari est réussi. L’espace est bien fréquenté, invite la population à bouger et propose différentes activités. Skatepark, terrains de basket ou de pétanque, pour n’en citer que quelques-uns, côtoient l’espace dévolu aux petits avec le bac à sable et la pataugeoire. Il y a aussi une buvette et des espaces de pique-nique… Il y en a pour tous les goûts.
«Nous avons amené de la végétation et de l’eau. Cela permet à la population de trouver des îlots de fraîcheur lors de fortes chaleurs. C’est une bonne réponse au réchauffement climatique», explique Lionel Tudisco. C’est d’ailleurs l’un des objectifs du projet ACCLIMATASION qui, en collaboration avec la Confédération, vise à trouver des solutions pour mieux vivre le réchauffement climatique.
Autant de mesures qui permettent d’améliorer la qualité de vie des citoyens et qui sont appliquées à l’ensemble de la commune. Depuis plusieurs années, Sion a remis le piéton au centre des projets d’urbanisme, avec comme effet collatéral un bénéfice pour la santé.
Plus d’infos sur la conférence du 28 février par ici. Inscriptions souhaitées au 027 329 63 44.