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Adolescence: éviter de faire de son corps un ennemi

Trop gros, pas assez musclés, les jeunes ont mal à leur image. Voici quelques conseils pour améliorer leur estime de soi.

28 nov. 2017, 13:08
/ Màj. le 29 nov. 2017 à 20:00
Beaucoup de jeunes ne sont pas satisfaits de leur corps. Les filles se trouvent trop grosses et les garçons pas assez musclés.

Les adolescents ne sont pas satisfaits de leur silhouette. Les filles se sentent trop grosses et les garçons pas assez musclés. C’est du moins ce que révèle une récente étude de Promotion Santé Suisse.

63% des garçons et 62% des filles se disent insatisfaits de leur corps en Suisse romande. Une autre étude, menée par l’Observatoire valaisan de la santé en Valais, montre que 28% des écolières valaisannes et 12% des écoliers dont l’indice de masse corporel était normal se percevaient comme un peu ou beaucoup trop gros.

Influence des réseaux sociaux

«Ces dernières années, l’image corporelle chez les jeunes s’est dégradée», note Franziska Widmer Howald, responsable de projets alimentation à Promotion Santé Suisse. «Les médias et les réseaux sociaux ont une énorme influence. Ils renforcent encore le besoin de perfection corporelle», continue-t-elle.

«Les blogs et autres réseaux sociaux mettent en avant des idéaux de beauté et laissent entendre que perdre du poids et prendre du muscle, c’est facile. C’est de la publicité mensongère. D’ailleurs, si le régime miracle existait, ça se saurait», ajoute Catherine Moulin Roh, responsable du Centre alimentation et mouvement et du domaine de promotion de la santé à Promotion Santé Valais.

Difficile, voire impossible de parvenir au corps parfait vendu sur la toile et dans les magazines, qui, d’ailleurs, sont bien souvent retouchés… Certains jeunes se sentent donc insatisfaits. Ils ont peur de ne pas être acceptés par leurs camarades et ont des pensées et des sentiments négatifs à l’égard de leur corps.

«Une image corporelle négative peut avoir des conséquences défavorables pouvant entraîner des problèmes psychiques tels que dépression, restriction alimentaire, consommation de produits de substitution, usage de tabac, voire troubles du comportement alimentaire», met en garde Catherine Moulin Roh.

Cette problématique est prise au sérieux dans le canton. Un programme de prévention appelé «Moicmoi» a été mis sur pied. Ce programme aide à reconnaître l’influence des modèles de beauté, agit au niveau du renforcement positif pour une bonne estime de soi et l’adoption d’habitudes de vie positives.

«Moicmoi» s’inspire d’un programme canadien qui a fait ses preuves. Il se base sur quatre axes: l’environnement et le mode de vie, la connaissance de son corps et de ses besoins, les normes sociales de la minceur et enfin, la discrimination, croyances et préjugés. Les activités du programme sont compatibles avec le plan d’étude romand. Actuellement, plusieurs centres scolaires du canton utilisent ce programme.

Encourager la diversité

Concrètement, que peut-on faire pour aider les jeunes à avoir une bonne estime de soi? «Il faut d’abord en finir avec le concept de beauté unique. L’uniformité n’existe pas. Nous sommes tous différents et c’est important d’accepter ses différences. C’est une richesse. C’est aussi essentiel d’informer les jeunes sur les transformations biologiques qui se passent à l’adolescence. Le corps change. On prend du poids, des formes. C’est normal. Il faut éviter de faire de son corps un ennemi», continue Catherine Moulin Roh.

>> A lire aussi: Les adolescents valaisans se portent bien.

Les adultes peuvent encourager les adolescents à avoir du plaisir à manger et à privilégier une alimentation équilibrée. Bouger régulièrement permet également de se maintenir en bonne santé.

«A côté de cela, les adultes doivent prendre conscience qu’ils sont souvent une référence, un modèle pour les jeunes. C’est donc important qu’ils aient un rapport apaisé avec leur propre corps. Si ce n’est pas le cas, il faut qu’ils puissent se réconcilier avec leur silhouette», recommande Franziska Widmer Howald.

Et Catherine Moulin Roh d’ajouter: «Une mère de famille qui se pèse tous les jours en soupirant va renforcer chez ses enfants la préoccupation autour de l’image corporelle.»

Lecture critique

Enfin, les jeunes doivent apprendre à développer leur esprit critique et à se forger leur propre opinion. «Environ 95% des photos que l’on trouve dans les magazines ou sur l’internet sont retravaillées. C’est bien d’en prendre conscience et de savoir que ces corps n’existent pas en vrai», note Franziska Widmer Howald.

Un mouvement va dans ce sens sur l’internet, c’est le «Body Positivity». Des leaders d’opinion, des blogueurs/ses parlent activement de la notion d’image corporelle positive et invitent à la réflexion.

 

Plus d’infos: www.moicmoi.ch

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