Il y a quelque chose de frontal chez Jean-Paul Felley. Un regard qui fixe droit, qui jamais ne se dérobe. Une façon d’aborder les projets, les problèmes, de surmonter les écueils en allant au plus direct. Car à la lumière de son parcours personnel – qu’il a longtemps partagé avec son complice artistique Olivier Kaeser – rien ne semble résister à ses impulsions, qu’il s’agisse de lancer un espace dédié aux arts indépendants à Genève – Attitudes en 1994 – et de le faire rayonner internationalement, ou de relever en 2008 le Centre culturel suisse de Paris, la plus ancienne et la plus prestigieuse antenne de «Pro Helvetia» à l’étranger, qui était alors fragilisé.
Votre premier choc esthétique?
Je dirais que c’était à la Biennale de Venise: Daniel Buren, 1986. Il avait mis en scène un pavillon magnifique. Il avait mis sur les murs ses lignes à lui et les...