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Cinq tics de langage à bannir

«Askip», «j'avoue»... Ces expressions courantes s'emploient à tout bout de champ dans nos conversations. Souvent à tort. Que signifient-elles vraiment? Pourquoi les utilise-t-on?

10 juin 2021, 08:00
Ce sont des expressions génériques qui occupent une place de choix dans nos conversations. stock.adobe.com

Les adolescents ont tous plus ou moins des tics de langage et des façons de parler. Des expressions parfois frustrantes pour ceux qui les entendent à chaque phrase et à longueur de journée. A fortiori quand ils n'en ont pas saisi le sens exact. Retour sur cinq de ces tics de langage.

Askip

«Askip la prof d'histoire va faire une interro surprise», «Askip y'a une fête chez Emilie demain»... Depuis quelque temps, les adolescents commencent leurs phrases par cette petite interjection. Mais que veut-elle dire réellement?

«Askip» est une élision phonétique de «à ce qu'il paraît» et peut aussi s'employer pour dire «apparemment» ou «d'après ce qu'il se dit».

À l'origine employée dans les sms pour réduire le nombre de caractère et de temps de frappe, elle s'est développée dans le langage parlé, au grand dam des parents et professeurs de français.

Mais alors, faut-il y voir une expression pragmatique ou un raccourci dommageable pour la langue française? À vous d'en juger.

J'avoue

C'est une expression générique qui occupe une place de choix dans nos conversations. Capable de répondre à n'importe quelle question et affirmation banale, «j'avoue» est devenu un incontournable de nos discussions.

Exemple: «- La glace à la vanille est clairement la meilleure. - J'avoue». Pourtant «avouer» a un sens bien plus fort qu'il n'y paraît.

Il signifie «reconnaître pour vrai quelque chose de punissable ou de honteux, de la mauvaise pensée jusqu'au criminel avouant son crime au tribunal».

Les termes plus appropriés pour remplacer notre «j'avoue» quotidien serait donc «je reconnais», «je te le concède» ou tout simplement «je suis d'accord avec toi».

Wesh

Variante de «wech», de l'arabe algérien, cet adverbe est interrogatif, comme dans la question «wech rak?» (comment vas-tu?). Mais il a été complètement déformé en devenant un véritable mot d'argot.

Ses significations divergent. Utilisé en début ou en fin de phrase, il peut tout à la fois exprimer une certaine violence ou une indignation et peut être utilisé comme une manière de se saluer, sans violence cette fois-ci.

Exemple: «Wesh, bien ou quoi?» Il reste une formule incontournable du rap français, comme le montre la chanson de JUL «Wesh alors», qui n'est toutefois pas un exemple de la langue française.

Mdrrr

Évoquant le fait qu'on est «mort de rire», qu'on rigole beaucoup il ne s'écrivait à l'origine que dans les sms. Et avec un seul R.

Mais maintenant plus on rit, plus on met de R, et les adolescents le placent à chaque fin de phrases censées être drôles, à l'écrit comme à l'oral, au cas où la personne en face d'eux ne les verrait pas rire.

Bien sûr, il peut être aussi utilisé de manière ironique, pour se moquer d'une blague insipide. Alors faites attention à la façon dont il est prononcé!

En gros

«À côté de, à peu de chose près, à première vue...»... Cette expression souvent utilisée en début de phrase par les adolescents peu paraître un peu simple au vu des nombreux synonymes qui constellent la langue française.

Notons par exemple: «globalement», «en substance», «à vue de nez», «disons», «à peu de chose près», etc. Indigeste à l'écrit comme à l'oral, l'expression est à éviter. Ce, à moins que l'on veuille absolument faire part d'un propos très lourd...

Marie Leleup-Sauvage/ Le Figaro

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