Sous les traits de crayon de Derib, Camille, Jenny et Charlène franchissent brillamment la ligne d’arrivée de la grande Patrouille des glaciers à Verbier. Avec leur dossard 3140, Stéphanie Lochmatter, Florane et Audrey Pralong, qui prêtent leurs traits aux héroïnes de la BD «La patrouille» de Derib, sont parées à réussir pareil exploit depuis Arolla. «Maintenant qu’on l’a fait sur papier, on doit aussi le réaliser en vrai», sourit Florane Pralong.
Dans la compétition grâce à la BD
Les trois jeunes femmes participeront pour la première fois à la plus célèbre des compétitions de ski-alpinisme du continent. Un défi lancé voici une année lors de l’une des nombreuses rencontres entre le dessinateur Derib et Georges Pralong, le papa de Florane et d’Audrey qui est également le responsable logistique et opérationnel de la patrouille, pour la création du récit. Ou lorsque la réalité rattrape la fiction. «C’est un magnifique challenge», évoque Stéphanie Lochmatter. «Je connaissais l’engouement de cette course et l’envie d’y participer me trottait dans la tête depuis quelque temps, mais cela me semblait énorme. Sans cette occasion, peut-être que nous n’aurions jamais osé nous lancer ce pari.»
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Emballé par le projet, le trio qui pratiquait la peau de phoque pour le plaisir jusqu’ici, s’est rapidement pris au jeu. «Nous nous sommes entraînées en conséquence, pour réussir notre objectif», reprend Florane. Aux séances de course à pied individuelles durant l’été ont succédé des sorties hebdomadaires à peaux de phoque depuis janvier. «Nous avons suivi un programme en fonction de nos capacités en commençant par des montées de 500 mètres. Nous sommes ensuite passées à 700, puis 1000 et enfin 1500 mètres de dénivelé.»
Jamais aussi affûtées
Les trois demoiselles se sont retrouvées dimanche dernier à Arolla pour tester leurs capacités jusqu’au col de Tsena Réfien. «Nous avons un délai de 1 h 45 en course pour grimper jusqu’au col. Nous l’avons fait en 1 h 20», explique Stéphanie Lochmatter pour qui cette sortie a été bénéfique pour la tête. «Ça nous a beaucoup aidées car nous avons pu nous rendre compte que nous étions dans les temps. A ce jour, nous avons tout entrepris pour être prêtes physiquement et mentalement.» En tout et pour tout, les trois filles dénombrent plus de 25 000 mètres de dénivelé positif. «Nous n’avons jamais été aussi en forme sportivement.»
«Il faudra se battre»
Naturellement, le trio, qui n’a jamais réalisé une sortie de huit heures, craint les aléas de la course: la météo ou un gros coup de mou. Audrey Pralong sait qu’elle et ses deux coéquipières «vont souffrir» et devront «se battre». «Il sera important de bien se ravitailler, de faire des pauses.» Les trois filles ont été parfaitement avisées pour gérer au mieux leur matériel, la nourriture et l’éventuel froid. Mais à l’appréhension, c’est l’excitation qui prend le dessus pour l’équipe «Patch» qui s’élancera le samedi 21 avril d’Arolla à 4 h 30 dans ce «défi fou». «On veut franchir cette ligne d’arrivée et surtout prendre du plaisir.»
A retrouver à 18 heures, un autre personnage de la BD, Camille Bournissen, l'homme à l'origine de la renaissance de la PdG en 1984.