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"Le dopage sur la PdG? Une réalité dégueulasse"

24 avr. 2012, 00:01
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La tricherie fait partie intégrante du sport. Même lorsque il n'y a rien à gagner. La Patrouille des glaciers n'y fait pas exception, le passé l'a démontré en retirant la seconde place au Français Patrick Blanc, dopé à l'EPO sur l'édition 2008. La montagne était salie, la neige souillée et le constat incroyable. Plus qu'un fait antisportif, c'est toute l'image de la PdG qui était remise en cause. Quatre ans après, où en sommes-nous? Le colonel Ivo Burgener, commandant de la Patrouille des glaciers, revient sans détour sur ces éléments. Le dopage, le chrono mais plus généralement l'esprit de la course, il aborde à J-1 les autres facettes de l'événement, qui ne se jouent pas sur le parcours.

Ivo Burgener, soyons directs, le dopage existe-t-il sur la Patrouille des glaciers?

Je suis réaliste et je sais que ça existe. De là à pouvoir savoir à l'avance qui cela concerne, c'est impossible. La PdG est sous l'égide de Swiss Olympics concernant le dopage. Nous leur mettons les infrastructures à disposition et ils effectuent les contrôles selon leurs propres critères.

Quel est votre sentiment?

Le dopage sur la Patrouille des glaciers est dégueulasse. C'est d'abord de la tricherie mais ça va surtout à l'encontre de tout l'esprit que nous cultivons, à l'encontre de toute la tradition de la course dans sa version des années 40 ou depuis son renouveau en 1984. C'est désolant.

A quel esprit pensez-vous?

Celui de la cordée à trois, de la camaraderie, que l'armée soutient depuis le début. C'est toujours pareil, lorsque vous mettez un dossard sur quelqu'un, l'esprit change et la compétition prend le dessus. Mais se doper va à l'encontre de tout l'esprit de la montagne...

Certains puristes n'hésitent pas à dire que la PdG ce n'est pas la montagne. Eux, ils iront faire le parcours la veille ou le lendemain, seuls.

Sur la course peut-être, mais ce sont tous les instants partagés avant la course qui sont importants, lorsqu'on s'entraîne ensemble. Certains me disent qu'il faudrait tester si les participants sont des montagnards mais je suis curieux de savoir comment ils comptent s'y prendre. On m'a dit que tous ceux qui participaient à la PdG devenaient des héros pour eux-mêmes et ça, c'est magique. Nous assurons leur sécurité. Cette course doit être un objectif qui nous apprend à aimer et respecter la montagne longtemps à l'avance.

La présence des sponsors, l'intérêt médiatique, tous ces éléments écorchent-ils la tradition que vous défendez?

Nous devons vivre avec notre temps, on ne peut pas revenir en arrière. On se met à jour mais cela ne change rien. La fréquentation nous oblige à adapter les structures et cela coûte de l'argent. Il est normal que les sponsors qui nous aident de manière importante puissent disposer d'une visibilité qui reste cependant limitée aux seuls villages de Zermatt et Verbier. Notre but est de maintenir une tradition dans l'esprit que seuls les coureurs peuvent nous aider à faire perdurer.

On ne vous demande donc pas si le record a une quelconque importance cette année?

Ç a ne compte pas. En tant que participant, je suis arrivé deux fois à Verbier et je connaissais ni mon chrono ni les vainqueurs. Je me réjouis pour ceux qui gagnent et je les respecte mais l'important dans cette course, ce sont tous ces simples coureurs qui viennent y vivre un rêve.

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