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Irrésistibles, les militaires italiens explosent le record de la Patrouille des glaciers

Robert Antonioli, Matteo Eydallin et Michel Boscacci ont assumé leur statut de favoris et ont rallié Zermatt à Verbier en 5h35’27. La patrouille italienne était conditionnée pour gagner.

21 avr. 2018, 16:37
Michel Boscacci, Matteo Eydallin et Robert Antonioli ont battu l'ancien record de la PdG de 17 minutes.

Dans l’aurore bagnarde, Robert Antonioli, Matteo Eydallin (32) et Michel Boscacci (28) portent leurs spatules en triomphe dans le ciel bleuté de Verbier. L’horloge affiche timidement 7 h 35 en ce samedi matin, le trio italien vient de franchir la ligne d’arrivée de la Patrouille des Glaciers. Les mines réjouies et guère éreintées des trois militaires transalpins après 53 kilomètres d’effort s’étonnent de leur exploit: ils viennent d’exploser le record de la mythique épreuve de 17 minutes. Les trois hommes ont mis 5 h 35 et des poussières de secondes a pour rallier Zermatt à Verbier. «Nous n’avons jamais regardé le chrono en course», avoue Michel Boscacci. «À la base, la victoire suffisait à notre bonheur.»

Favori au sacre, le trinôme italien réunissait les trois meilleurs spécialistes de ski-alpinisme de la planète. Pourtant, jamais durant les dernières semaines ils n’avaient clamé viser la victoire sur la légendaire compétition valaisanne. «La Patrouille n’est pas notre plus gros objectif de la saison», se sont-ils évertués à lancer au fil de l’hiver et de leurs succès qui s’accumulaient, histoire de relativiser l’importance du rendez-vous.

 

 

«Pas comme la Juventus»

Dans leur for intérieur, la motivation était toute autre. Le team «Centro Sportivo del Esercito 1» lorgnait non seulement la victoire sur la PdG mais s’était également fixé d’abaisser la marque des Valaisans Martin Anthamatten, Yannick Ecoeur et Florent Troillet qui s’étaient imposés en 5h52 voici huit ans. «Ce record était devenu une véritable question d’orgueil», souligne à l’issue de la course Michel Boscacci qui avait marqué d’une croix rouge cette ultime sortie de la saison.

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La réussite du trio transalpin n’est aucunement étonnante à la vue de la domination de chacun de ses membres dans la discipline depuis près de quatre ans. Que ce soit en Coupe du monde ou sur les courses mythiques comme la Mazzalama ou la Pierra Menta, deux autres classiques du circuit, les Italiens observent toute concurrence dans le rétroviseur. Les trois hommes ont pourtant toujours joué la carte de la modestie. «Nous ne sommes pas comme la Juventus de Turin. Nous ne partons jamais avec la certitude que nous allons remporter la compétition», nous glissait ce même Matteo Boscacci il y a deux ans en guide boutade.

Du ski-alpin au ski-alpinisme

À l’exception de ce même Boscacci, guidé en haute-montagne dès son enfance par son papa, rien ne prédestinait cependant Matteo Eydallin et Robert Antionoli à performer en ski-alpinisme. Davantage attirés par la vitesse et la descente, les deux hommes entendaient un jour concourir en Coupe du monde de ski. Faute de résultats, ils ont troqué les piquets et les pistes verglacées pour s’éprendre de l’immensité de la montagne peaux aux pieds durant leur adolescence.

 

 

Devenus militaires grâce à leur passion, les trois Italiens sont également des amis de longue de date. «Nous avons la chance de pouvoir nous entraîner ensemble et nous concentrer sur notre sport. Mais notre point fort est de pouvoir profiter de ces moments privilégié qui nous rapprochent», explique Robert Antonioli, novice sur la Patrouille des glaciers mais déjà codétenteur du record du parcours.

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Sous les 5h30 en 2020?

D’ailleurs, le trio italien ne semble de loin pas rassasié. «Je suis certain que ce nouveau record peut encore être abaissé», certifie Michel Boscacci. Dans un songe, le leader de la Coupe du monde de ski-alpinisme, rêve de descendre sous la barre des 5h30 dans deux ans à Verbier.
À l’impossible nul n’est tenu.

 

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