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Vidéo Paléo: sur scène avec Flavien Berger, Altan en interview et The Chemical Brothers au top

Il fallait que le programme de Paléo soit riche et diversifié pour arriver à louper le concert du duo de potes historique Voulzy et Souchon. Et cette avant-dernière soirée fut très riche avec les sensationnels Altan, animant un Dôme qui avait démarré la soirée tranquillement, ainsi que les groupes explosifs Fréro Delavega, le DJ planant Flavien Berger et dans un genre pas si lointain The Chemical Brothers. Cerise sur la gâteau, on vous propose une interview avec les Shoes, groupe electro-rock salué par de nombreux professionnels de la musique après leur concert.

24 juil. 2016, 12:18
Les Chemical Brothers, têtes d'affiche très heureux de mélanger son show visuel à leur musique, ce samedi à Paléo.

Flavien Berger est un artiste à suivre. Ce jeune "electronicien" parisien bidouille son plan de travail plein de boutons avec une concentration quasi méditative, chamanique... Le garçon met quelques dizaines de minutes à galvaniser son jeune auditoire du Détour mais le déclic a lieu en deuxième partie de concert. Le producteur emmène ses nappes planantes et robotiques dans une deuxième dimension où le public nyonnais semble trouver facilement sa place, en calant ses pas sur le beat progressif et spacieux. L'artiste pousse ses onomatopées éthérées dans un micro travaillé au traitement spatial des sons avec force "delay" permettant l'étirement et une déformation maligne des harmonies vocales, avant de délivrer quelques lyrics peu perceptibles où il est question des éléments naturels et d'une mer artificielle. Le musicien arrive en fin de concert et ne résiste pas à l'envie d'ouvrir la scène aux spectateurs: grand moment du festival. Flavien Berger, qui fournit de la musique pour le cinéma, est heureux de ce petit cadeau supplémentaire à son public... il fallait voir le visage illuminé de ce jeune artiste à la crinière brune et bouclée, le sourire jusqu'aux oreilles, le sentiment d'avoir réussi un joli coup. Il s'offre au passage des souvenirs magnifiques de fans dansant autour de lui pour son premier Paléo. D'habitude, c'est Santigold qui réalise ce genre d'exploits. 

Une expérience inoubliable pour tous ces jeunes avec qui l'auteur de ces lignes, porteur de la caméra de natel, communiaient au son du DJ.

 

Avant Flavien Berger et Mansfield. Tya, le rappeur français Guizmo avait allumé la mèche hip-hop de cette journée de Paléo au Détour. Textes réalistes, punchlines ciselées, bonne communication avec la foule juvénile, déchaînée... la population du grand village éphémère de l'Asse a bougé son séant avec détermination. Le rap est un art sérieux et ce fut la première grande baffe de la journée. Il faut dire que le hip-hop a trouvé sa place cette année à Paléo avec des limiers du mot, des ambianceurs de la rime et du beat, de Pih Poh à Big Flo & Oli en passant par les grosses machines d'Abd Al Malik et Carribean Dandees.

 

Fréro navigue sur la foule

 

Même Fréro Delavega met du hip-hop dans son barnum géant en balaçant deux bateaux gonflables sur la foule au son du « P.I.M.P » du rappeur new yorkais 50 Cent. Les deux Girondins issus de The Voice produisent une bande-son estivale joyeuse, avec des hymnes soft-reggae à la Dirty Hands/Sublime ou Tryo pour les références françaises ou clairement des bombinettes rock tendues mélangées à des bribes de musique à danser des pays chauds. Le duo d'anciens sauveteurs en mer a une présence magnifique, leur maîtrise du spectacle est impressionnante quand on sait qu'ils sont dans le "bizness" depuis assez peu de temps finalement. Abd Al Malik enchaîne aux Arches avec un tout nouveau son. L'Alsacien s'éloigne de son rap très poétique et socialement engagé pour revenir à une forme d'expression réaliste plus proche de l'os, ramassant habilement sa période N.A.P. (son collectif de rap strasbourgeois) et celle moins lointaine de « Gibraltar », son album référence aux côtés du producteur et batteur Régis Ceccarelli. Résultat, un artiste qui s'étoffe avec le temps et prend du plaisir à être là.

 

Pour l'electro, ce samedi est un jour avec! Fakear, Chemical Brothers et The Shoes, trois entités electroniques ont aussi marqué le Paléo de ce samedi. D'abord Théo alias Fakear, un Français installé en Suisse romande depuis peu, qui joue de son pad suspendu devant un public charmé. « Je récupère des sons sur youtube et le décompose en mille morceaux, ensuite j'assemble les morceaux pour créer une musique. Je l'ai fait en cherchant un clip japonais... je le fais régulièrement avec d'autres clips... » nous raconte le tailleur de sons avant de monter sur scène. Le public des Arches a visiblement beaucoup aimé cet artisan. Revoyez son interview co-réalisée avec nos confrères de LFM et de 20 minutes sur le plateau live de LFM. Pour la grosse artillerie du son synthétique, on a les Chemical Brothers, pionniers de l'electro, grands manitous d'une production 90's adossée aux meilleurs du rock indé anglais. « Avec Aphex Twin, Björk, Goldie, les Chemical Brothers représentent les origines de l'electro pour nous » racontent Guillaume et Benjamin de The Shoes, tellement fans du duo anglais « qu'on a appelé notre troisième album Chemicals ».

 

 

Le public de Paléo mord vite à l'hameçon de ce grand barnum aux références culturels british. Le duo emprunte aux voisins mancuniens New Order la ligne lyrique de « Temptation »... « Oh you've got green eyes, oh you've got blue eyes... oh you've got grey eyes... » ou des sonorités du sous-Continent indien pour effectuer son cocktail dansant. On se prend à avoir le vertige en voyant une silhouette XXXL virtuelle chutant du haut de la grande scène avant de repartir du haut pour recommencer dans un mouvement perpétuelle perturbant. Les concerts de groupes utilisant des machines s'accompagnent dorénavant systématiquement d'un montage vidéo élaboré. Ce fut le cas de Massive Attack, c'est bien sûr aussi le cas des frangins chimiques ! Le déluge de couleurs, les poursuites lumineuses qui s'affolent dès les premiers titres peuvent fatiguer la vue. Le son immense des Chemical va pourtant très bien avec ce "son et lumière colossal"... bientôt la 3D comme au ciné? Sur « Hey Boy » ou « Galvanize », le public devient fou et explose comme un seul homme... certains continueront la « rêve » party sur les Arches avec les Shoes, d'autres iront se coucher. The Shoes a en tous les cas impressionné son monde avec ses montages vidéos plein de GIF et de vices, de trouvailles made in youtube et de messages sublimes sur les comportements minables de l'industrie de la viande... Le groupe The Shoes est la chose la plus saine arrivée à l'electro française depuis Daft Punk, Justice et SebastiAn (tous des artistes de ou autrefois d'Ed Banger Records). Pourquoi? Car ces deux garçons ont le sens de la mélodie, de l'émotion sans jamais se compromettre. On a eu la chance de les interviewer avant qu'ils ne mettent un pied sur scène et on a plutôt bien rigolé.

 

 

Altan, les stars de la musique irlandaise

 

Magnifique Altan, le groupe préféré de Bill Clinton et de l'ex-présidente de la République d'Irlande Mary Robinson a voyagé à travers le monde avec cette seule ambition de proposer des ballades irlandaises émouvantes au public, c'était au tour du public de La Côte et de toute la Suisse ce samedi soir. Le voix de la chanteuse Mairéad Ní Mhaonaigh vacille dans le sublime très vite, on comprend que sa voisine du nord de l'Eire, Enya et elle-même ont pu conquérir le monde grâce à cette tradition de chant très mélodieux. Mairéad le dit avec beaucoup de fierté et de modestie, son groupe « a parcouru le monde. On s'était installé aux Etats-Unis avec mon mari, le co-fondateur d'Altan Frankie Kennedy, devant l'intérêt que les Nord-Américains avaient pour le type de musique que l'on fait. Dernièrement, on a échangé avec des musiciens des Appalaches qui ont des racines communes avec la musique irlandaise, on y est donc assez souvent...». Leur musique touche les sens et transforme la Tour Vagabonde en fest-noz irelandais un soir de rentrée des marins de leur pêche de plusieurs mois dans l'Atlantique ou la Mer du Nord.

 

Altan est une formation populaire. Enya avait d'ailleurs fait partie d'Altan (et surtout Clannad) quelques années avant qu'elle ne prenne son envol solo à la fin des années 80. Il y a dans le public du Dôme des représentants de la communauté venus soutenir leurs héros avec les drapeaux vert-blanc-orange. Mairéad entreprend de chanter en gaélique et on surprend plusieurs fans capables de reprendre avec la chanteuse-violoniste d'Altan. S'installe alors un climat de franche camaraderie entre le public et les musiciens d'Altan. 

Le concert prend petit à petit aux tripes et les différentes rangées de la fosse tentent d'improviser des petites rondes. Sur scène, les musiciens enchaînent morceaux traditionnels au violon, à la guitare et à l'accordéon... La mayonnaise prend au delà de ce qu'on pouvait imaginer. Le violoniste Ciaràn Tourish lâche le violon pour la flûte et montre sa dextérité. Il adore être là, son plaisir se répand dans la foule. Le groupe finira avec un rappel invitant quelques amis irlando-suisses et danseurs à prendre la scène. Après une heure et quart d'un concert intense, Mairéad prend la pose avec le patron du festival Daniel Rossellat, très séduit par la musique de ces Celtes venus du Comté de Donegal, dans le nord du pays. A quand la grande scène pour ces héros verts d'une Eire admirée pour sa musique.

 

Suivez l'interview traduite simultanément de Mairéad Ní Mhaonaigh.

 

 

Et le chemin parcouru entre le Dôme et la Tour Vagabonde pour le showcase d'Altan, l'attente du public est longue une fois Mairéad mais elle vaut le coup.

 

Revivez ici leur concert sous la tente du Dôme grâce à la captation vidéo réalisée en live pour la page Facebook du Quotidien de La Côte.

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