Nul n’est prophète en son pays. Oui, mais au temps pascal, après les élections, c’est peut-être le moment de parler de l’influence du christianisme en général, et de l’Evangile en particulier sur la culture valaisanne.

En effet, chaque jour le calendrier signale la date exacte de la naissance du Christ depuis plus de 2000 ans. A chaque jour suffit sa peine et tout homme de bonne volonté accepte cette évidence. Tout le monde le sait, et si ce n’est pas le cas, Dieu y pourvoira. Même si pendant la campagne électorale, certains prêchent dans le désert, on reconnaît toujours l’arbre à ses fruits, et personne ne bâtit sur le sable même si on reste une brebis égarée. Les périodes électorales nous apprennent que beaucoup sont appelés et peu sont élus. C’est une évidence que confirment les pleurs et les grincements de dents des candidats malheureux. Les ouvriers de la onzième heure sont toujours les bienvenus, surtout au deuxième tour.

Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers n’est pas toujours vrai, mais parfois c’est la triste réalité. Alors, on peut tuer le veau gras pour fêter l’événement comme il se doit. Jouer le bon samaritain n’est pas nécessairement profitable, surtout si auparavant il a abondamment semé l’ivraie de la zizanie. Certains candidats diront que l’esprit est prompt et la chair est faible, mais cela suffit-il comme vérité pour nous rendre libres?

Durant le carême, le baiser de l’Iscariote et ses trente deniers restent de saison. Il ne suffit pas de s’en laver les mains comme l’ami Ponce. Chacun doit porter sa Croix, jusqu’au Calvaire s’il le faut. Pleurer comme une Madeleine, ou jeter la première pierre ne feront pas passer le chameau par le trou de l’aiguille. Pour obtenir des voix dans le Capharnaüm politique actuel, il faut une foi qui transporte les montagnes et marcher sur l’eau pour favoriser la pêche miraculeuse du meilleur score.

Chaque parti porte au pinacle ses candidats et certains rappellent à temps et à contretemps, mais à juste titre, que l’homme ne vit pas seulement de pain. D’autres se prennent pour le sel de la terre, mais sans changer un iota de leurs idéaux, car le iota reste la plus petite lettre de l’alphabet grec. Tous ont essayé de faire fructifier leurs talents au lieu de les enfouir discrètement pour que l’on ne les accuse pas de jeter les perles aux cochons. Pour ce qui est de tendre l’autre joue, peu s’y sont essayés, car elles font mal, les claques. Plus d’un, par contre, a mieux observé la paille dans l’œil du voisin que la poutre dans le sien.

Comme chacun le sait, il faut toujours garder le meilleur pour la fin et une poire pour la soif, car le candidat, même élu, ne peut changer l’eau en vin. Toucher du doigt la réalité et ne pas croire sans avoir vu les résultats, telle est la devise de la plupart.

En terminant ce tour d’horizon de la Bonne Nouvelle dans le langage de tous les jours du citoyen avisé, rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui lui appartient, car tout n’appartient pas à César.

N’oubliez pas de faire vos Pâques avant la Trinité.

Indépendance! Par Jean-Dominique Cipolla