La photo est à peine poussiéreuse. Intacte. Inaltérée par le temps. Au premier plan, on y voit de grandes tablées de soldats. Si l’assemblée semble bien rangée, certains sont avachis sur leur chaise. D’autres ont tombé la veste. En hauteur, les villageois assistent à la scène, entassés. Les drapeaux, que l’on devine dans la foule, donnent un air officiel à cette réception qui n’a rien d’ordinaire.
«Mai 1916.» L’ajout est manuscrit. «Finhaut», reconnaît au premier regard Christophe Goumand. L’historien et archéologue découvre le cliché dans la maison familiale à Giétroz, il y a quelques années. «J’ai tout de suite voulu en savoir davantage», explique l’adjoint scientifique à l’Université de Genève.
Réception des internés au grand hôtel de Finhaut le 22 mai 1916. © Fonds Goumand
Par intérêt personnel, certes, mais surtout parce que l’accueil en Suisse des prisonniers pendant la Première Guerre mondiale est un sujet méconnu. Aucune littérature n’existe,...