Alors que le problème des droits de retransmission est réglé pour l'ensemble de la Suisse, les autorisations pour organiser des "soirées match" sur les terrasses des cafés sont de la compétence des communes. Entre Coire la libérale et Genève la restrictive, il y a quasi autant de règlements qu'il y a de municipalités.
Contrairement au Mondial 2010 en Allemagne ou à l'Euro 2008 en Suisse et en Autriche, quand de rares matchs se terminaient au plus tard avant minuit, la compétition au Brésil, décalage horaire oblige, verra des rencontres ne débuter qu'après minuit. C'est au-delà de l'heure de tolérance pour le bruit et même après l'heure de fermeture légale.
Normalement, il ne devrait pas être possible d'organiser un événement causant du bruit à l'extérieur après 22 heures. Mais durant la Coupe du monde, de nombreuses villes feront des exceptions.
Lausanne-Genève: le grand écart
A l'image de Lausanne qui prévoit d'accorder "avec bienveillance" quelques autorisations ponctuelles. Moins d'une dizaine de demandes de projection sur des terrasses ont été déposées pour l'heure, précise Florence Nicollier, cheffe du service de la police du commerce de la capitale vaudoise. Et d'ajouter que la question se pose surtout au tour préliminaire, lors duquel certains matchs commenceront après minuit.
Les amateurs lausannois de football qui aiment partager leurs sensations auront en outre la possibilité de suivre la compétition sur un écran géant, à Bellerive, a précisé Mme Nicollier. A Genève aussi, la Ville a autorisé un "Public Viewing" en plein air. Comme lors des précédents événements du genre, une fan zone sera installée sur l'Esplanade des Vernets, a indiqué un responsable du Service cantonal du commerce.
A l'instar du Mondial 2010 et de l'Euro 2012, les autorités genevoises n'autoriseront pas en revanche de diffusions de matchs sur des terrasses au-delà des heures légales, à cause des nuisances sonores. Si l'on veut voir un match au bistrot à Genève, il faudra rester à l'intérieur.
Côte d'Ivoire-Japon: nuit libre à Coire
Ce grand écart entre les deux villes romandes dans l'appréhension du "Public Viewing" se retrouve en outre-Sarine. Il sera ainsi plus favorable d'habiter Coire ou Bâle que Zurich si on souhaite assister à un match jusqu'à son terme en restant siroter sa bière sur la terrasse.
A Coire, les restaurateurs qui le souhaitent pourront garder leur établissement ouvert une partie de la nuit. Pour le match entre la Côte d'Ivoire et le Japon, qui débute à 3 heures (heure suisse), les autorités communales ont même décrété une nuit libre.
A Bâle, où l'on parle d'une réglementation "très libérale", il sera possible de regarder un match en terrasse pour autant que son coup d'envoi soit donné avant l'heure de fermeture légale habituelle, a précisé André Frauchiger, de l'administration municipale.
Pas de sono en sus
A Zurich ou Lucerne, les "Biergarten" et autres terrasses pourront diffuser les matchs du Mondial à condition que ceux-ci commencent avant 22 heures. La ville de Berne se montre moins restrictive. Les fans pourront apprécier en plein air également les matchs prévus à partir de 22 heures.
D'éventuelles prolongations ou des tirs au but ne poseront pas problème. Les matchs qui débutent à partir de minuit devront par contre être suivis à l'intérieur.
A St-Gall, le rencontres qui dureront au-delà de 22 heures feront l'objet d'un examen au cas par cas. Des autorisations spéciales y sont possibles pour les établissements dont les voisins ne risquent pas d'être importunés. Dans les quartiers à forte densité de population, de telles dérogations sont moins évidentes, selon le responsable de la direction saint-galloise de la sécurité Nino Cozzio.
D'une manière générale, pour protéger la population des nuisances, maintes villes vont interdire l'aménagement de sonorisations supplémentaires. Seules seront autorisées dans ces conditions à l'extérieur des télévisions dont la diagonale n'excède pas trois mètres.