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Un Montreux Jazz Festival bleu électrique

Cette 52e édition se présente sous de bruyants auspices. Les guitares, un peu en retrait ces dernières années, font en 2018 un retour en force sur les scènes du festival. Focus sur quatre légendes.

28 juin 2018, 17:38
Les quatre gardiens du temple rock’n’roll à Montreux cette année: Nick Cave, Jack White, Josh Homme et Iggy Pop.

Heureux hasard des dates de tournée, de l’actualité discographique, des lignes de programmation, fluctuations des tendances… Les facteurs sont sans doute multiples, mais c’est un fait, cette programmation 2018 du Montreux Jazz Festival met les guitares au premier plan après quelques années peut-être plus défricheuses de nouvelles tendances. Bien sûr, les musiques électroniques, le hip-hop ou le jazz historique ne sont pas oubliés – ce dernier se voit d’ailleurs gratifié d’une toute nouvelle salle, la House of Jazz, le Club étant devenu trop exigu – mais le rock’n’roll prouve cet été sur la Riviera qu’il n’a rien d’un genre moribond. Notamment grâce à la présence de quatre des gardiens actuels du temple électrique.

Mardi 3 juillet: Iggy Pop, l’increvable iguane

Son éternel cuir tanné au soleil de Floride où il vit, Iggy Pop le trimballe sur scène depuis la fin des années60, quand il préfigurait le punk avec ses Stooges. Devenu icône, personnage quasi fictionnel à force d’apparitions cultes à l’écran, l’iguane du rock américain n’en reste pas moins un animal à sang chaud qui sait prendre des rides avec grâce et style. Son dernier album «Post Pop Depression» (2016) – produit par Josh Homme – est un petit chef-d’œuvre d’intelligence, de rage contenue et d’ambition esthétique.

 

 

Mardi 10 juillet: Jack White, le chevalier blanc

Quoi qu’il fasse, quel que soit le projet qu’il entreprenne, il est fascinant à suivre, Jack White. Parce que dans son approche de la musique, le chanteur et guitariste – d’exception – parvient à synthétiser sept décennies de musique américaine, du blues le plus rural au rock’n’roll le plus furieusement urbain. Il avait déjà laissé sa marque brûlante à Montreux avec The Raconteurs et The Dead Weather, il revient cette année en son nom propre, son récent «Boarding House Reach» sorti de presse en mars dernier. L’esthétique y est peut-être plus brouillonne que sur l’excellent «Lazaretto» (2014), mais Jack White sur scène, c’est toujours une expérience à vivre.

 

 

Dimanche 8 juillet: Josh Homme, le renégat

Elégant dans le phrasé guitaristique, l’inflexion vocale ou le déhanché scénique, Josh Homme n’en reste pas moins un rockeur imprévisible qui parfois saute un fusible, comme lorsque, pris par la transe d’un solo, il envoya valdinguer d’un coup de pied l’appareil d’une photographe de presse, et ladite photographe du même coup. Le dernier album en date de son groupe Queens Of The Stone Age est baptisé «Villains» et le roux leader semble constamment lutter contre ses propres démons. Il en résulte à la fois un rock très brutal et parfois des décharges de beauté pure assez ahurissantes. Sûrement le groupe rock le plus passionnant de sa génération.

 

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Jeudi 12 juillet: Nick Cave, le diamant noir

Il y a, dans la mémoire récente des concerts marquants, les deux derniers passages en terres romandes du longiligne Australien éternellement vêtu de noir. Ce concert fou du Paléo Festival, la même année que la tempête Neil Young, une plaine de l’Asse soudain balayé par la mythologie vénéneuse que charrie Cave dans sa musique. Les meurtriers de l’Ouest, les destins brisés, égarés dans les marges, perdus dans la nuit sans fond de ces villes trop vastes pour l’homme. Et puis, il y a ce concert de l’Arena de Genève en novembre dernier. La beauté sépulcrale de cet album dédié à son fils décédé («Skeleton Tree»), la lenteur hypnotique, puis les chevaux qui s’emballent et balaient tout dans leur galop. Sans doute le plus grand songwriter en activité.

 

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