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Le Verbier Festival s'invite dans les clubs de la station bagnarde

Le Verbier Festival s’invite aussi dans les folles nuits bagnardes. Une autre manière d’appréhender le classique, sans complexes. Immersion dans un concert secret électrisant.

29 juil. 2018, 16:00
Pour le dernier concert secret du VF Unlimited samedi, le quatuor Brooklyn Rider a eu carte blanche.

Un clubber n’aurait pas reconnu son Etoile. Samedi soir, ce haut lieu des nuits bagnardes niché sur la Place centrale de Verbier a ouvert ses portes à la musique classique. En guise de DJ et de platines, un quatuor à cordes, les Brooklyn Rider, venu tout droit de New-York. Derrière cette audacieuse métamorphose, le duo François Vasseur- Stephen McHolm aux commandes du VF Unlimited, la version "off" (même s’ils n’aiment pas le terme) du Verbier Festival, qui a pris du galon pour les 25 ans de la manifestation. 

Piquer la curiosité

Depuis son arrivée il y a deux ans à la tête de l’Academy et des projets spéciaux, le Canadien s’est fait un point d’honneur: celui d’éveiller les curiosités. Le concept de concert secret inauguré cette année participe de cette opération séduction. Tout bon publicitaire vous le dira, nimber un événement d’un voile de mystère, c’est mettre le public dans sa poche. 

Assises au deuxième rang, une maman belge, sa fille et une amie ont d’ailleurs volontiers mordu à l’hameçon. Après avoir résolu sans trop de difficultés l’énigme dévoilant le nom des protagonistes de la soirée. "C’est la seule façon de me traîner dans un night-club", lance la génitrice dans un clin d’œil aux deux jeunes femmes. Plus habituée aux concerts symphoniques sous la grande tente, cette fidèle de la station, membre de l’Association des amis du festival, apprécie cette démarche originale. "C’est une manière de découvrir d’autres musiques et d’autres musiciens."

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Comme une rave party

Car si le fil rouge des concerts secrets reste le classique, le répertoire des résidents de Brooklyn est résolument contemporain. Quand les coups d’archet fougueux et les staccati rageurs ricochent contre le bas-plafond de la boîte de nuit, on se croirait plonger dans un rave party. Pour le plus grand plaisir des têtes juvéniles bien représentées dans l’assistance. 
Loin de l’ambiance feutrée et un brin guindée de la salle des Combins, les morceaux s’enchaînent ici aux sons des bouteilles qu’on décapsule et des verres qui s’entrechoquent. Les va-et-vient des spectateurs vers le zinc ne semble en rien perturber les artistes, plus décontractés que jamais, iPad posé sur le pupitre, une bière à leurs pieds. 

Un cadeau d’anniversaire

Et force est de constater que le collectif américain se fond à merveille dans cette ambiance tamisée et survoltée. Après deux premiers concerts à la chapelle protestante de Verbier, et un troisième à l’église de la station, François Vasseur et son acolyte ont été plus culottés en misant sur un club de nuit pour le dernier événement classé top secret. Histoire de bousculer davantage encore les codes habituels du classique. "Cette carte blanche, c’est un peu notre cadeau d’anniversaire aux artistes et aux festivaliers", résume le responsable de l’action culturelle au sein du Verbier Festival.

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Le quatuor new-yorkais, dont l’esprit aventureux est régulièrement salué par la critique, n’a pas fait mentir sa réputation en proposant une heure d’une prestation live haute en couleurs dont une composition maison "Brooklesca" détonante. Avec également un invité de marque: le célèbre violoniste russe Ilya Gringolts qui a fait crépiter les appareils photos le temps d’un morceau signé Colin Jacobsen, l’un des deux violonistes du quatuor. Dont la version réarrangée de "Thriller" de Michael Jackson en final a fait sensation.

Formule gagnante

Les dernières notes envoyées, les quelque 150 mélomanes présents, visiblement conquis, ont réservé une ovation aux artistes, ne regrettant pas les 25 francs investis, à vrai dire, un peu à l’aveugle. A l’instar de ce couple de retraités australiens aujourd’hui établis à Verbier dont la curiosité a été pleinement assouvie. "On adore le classique mais là c’était complètement fou !" L’expérience iconoclaste sera-t-elle renouvelée l’an prochain au vu de son succès ? "C’est encore trop tôt pour le dire. Mais on a senti l’étincelle", conclut un François Vasseur qui a pu compter samedi sur une bonne Etoile.
 

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