Apprendre à défendre les droits des personnes handicapées. C’est la vocation de la plateforme numérique ParticipaTIC, dont la présentation en première suisse s’est tenue jeudi au Tecnho-Pôle de Sierre.
Fruit d’un projet européen lancé en 2016 et mené par dix partenaires issus de Suisse, de Belgique, de France et de Roumanie, ParticipaTIC prend la forme d’une application pour smartphones, tablettes et ordinateurs. Elle est accessible aux personnes en situation de handicap, et à leurs représentants. «L’idée est de fournir des outils d’apprentissage encourageant les personnes handicapées à participer à la vie politique et publique», explique Marie Cuenot, coordinatrice du projet. «Jusqu’à maintenant, il n’existait pas de formation de ce genre.»
Accessible à tous les handicaps
ParticipaTIC comprend quatre modules d’apprentissage interactifs. Y sont notamment traités les droits des personnes handicapées ou la fonction de représentation. Chaque module est agrémenté de vidéos, d’extraits audios, de transcriptions écrites et d’espaces d’échanges. De quoi rendre leur contenu accessible à un maximum de personnes, indépendamment de leur handicap. «Les personnes avec une déficience intellectuelle seront par exemple mieux au fait de leurs droits, et pourront pointer ce qui pourrait être de nature à améliorer leurs conditions de vie auprès des politiques», illustre Viviane Guerdan, présidente de l’association Asa-Handicap mental, qui a organisé ce colloque à Sierre.
En savoir plus: Le site de l'association ASA-Handicap mental
Parmi la septantaine de participants, Verena Kuonen et Denis Maret ont pu tester l’application. «Il faut un peu de temps pour s’habituer à la manière à laquelle le contenu est présenté, mais je devrais rapidement m’y faire», explique Denis Maret, malvoyant. Aveugle, Verena Kuonen doit quant à elle se repérer sur le site aux moyens d’écouteurs et de la synthèse vocale de sa tablette. Elle se dit émerveillée. «Tout le contenu est disponible en audio, ce qui est une grande aide. En revanche, il est nécessaire que les personnes non-voyantes soient formées à la prise en main de cette application avant la première utilisation.»