Un documentaire sur la corruption des "Jeux de Poutine" a été diffusé en première mondiale le 24 novembre au festival international du film documentaire d'Amsterdam. Il fait couler beaucoup d'encre à un peu plus de deux mois de l'ouverture des Jeux d'hiver de Sotchi (7 au 23 février).
"Putin's Olympics" révèle des faits de corruption pour obtenir des marchés sur les immenses chantiers des JO. Sa productrice, l'Allemande Simone Baumann, a affirmé au journal britannique The Guardian avoir été approchée par des agents russes qui lui auraient proposé 600'000 livres (environ 850'000 francs) pour ne pas diffuser son documentaire. Elle a décliné l'offre et refusé de rencontrer ces agents lorsqu'ils se sont présentés la troisième fois.
Dans cette coproduction allemande, autrichienne et israélienne, le magnat russe du bâtiment Valeri Morozov raconte avoir été obligé de verser des pots-de-vin allant jusqu'à 50% du montant du marché pour pouvoir effectuer des travaux. Après avoir dénoncé les faits aux autorités russes, il a reçu des menaces de mort. Réfugié en Grande-Bretagne après avoir fui la Russie il y a deux ans, M. Morozov affirme avoir porté lui-même l'argent des pots-de-vin à l'administration présidentielle au Kremlin.
Les JO d'hiver en Russie, pays gangrené par la corruption, sont les plus chers de l'histoire avec une addition de 36 milliards d'euros pour les chantiers olympiques et autres aménagements. Le documentaire, primé au marché international des contenus audiovisuels en avril à Cannes, doit être diffusé le 6 décembre au festival international du cinéma documentaire de création "Artdocfest" à Moscou.