L'ombre du dopage plane sur la natation et a rapidement pourri l'ambiance dès les premières compétitions olympiques à Rio. Au coeur des remous, le Chinois Sun Yang, suspendu trois mois pour un contrôle positif en 2014, la Russe Yuliya Efimova, empêtrée dans les affaires.
Les sifflets appuyés sont descendus des tribunes pour la présentation des nageurs. Ils visaient Yuliya Efimova avant le 100 m brasse, dont elle a pris la médaille d'argent. Que dénonçaient les spectateurs ? Sans doute cette accumulation d'affaires autour d'Efimova depuis 2014.
Russia's Yulia Efimova loudly booed at #Rio2016 aquatics centre. Minutes later she won a silver medal. pic.twitter.com/zhFtAseJJY
— Jack Stubbs (@jc_stubbs) 9 août 2016
D'abord une suspension de 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde. Puis, en mars 2016, un nouveau contrôle positif, cette fois au Meldonium, un produit très à la mode dans le sport russe avant son interdiction le 1er janvier dernier. La sanction a finalement été levée et la nageuse blanchie.
"Essayez de me comprendre et de revoir votre position sur moi", a supplié Efimova. "C'est triste que de nos jours, il y a des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l'occasion de nager aux Jeux olympiques. Ca m'énerve", a rétorqué Michael Phelps, sans pitié.
Finally can post the reaction to Efimova at the #swimming tonight. #rio2016 pic.twitter.com/vIvrQcpOG6
— Foot Fault Tennis (@footfaulttennis) 9 août 2016
Ce pedigree particulier avait incité la Fédération internationale (Fina) à priver Efimonva de JO le 25 juillet, comme six autres nageurs russes, à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système de dopage d'Etat en Russie. Sanction levée vendredi dernier, juste avant la cérémonie d'ouverture, par le Comité international olympique (CIO). Sa compatriote Viktoriia Andreeva a elle aussi été sifflée avant sa demi-finale du 200 m 4 nages.
L'accueil réservé au nouveau champion olympique du 200 m nage libre, le Chinois Sun Yang, a été plus convenu. Pourtant, le double champion du monde en titre a été suspendu trois mois après un contrôle positif en 2014 à une molécule destinée à prévenir les angines de poitrine.
Et sa présence a été fustigée par certains de ses adversaires, comme l'Australien Mack Horton, médaillé d'or du 400 m libre. L'équipe chinoise a exigé - en vain - des excuses du nageur australien, que les médias chinois ont traité "d'arrogant cynique" et "immoral". "Quand je vois le podium du 200 m libre, ça me donne envie de vomir", a tonné le Français Camille Lacourt. "Sun Yang, il pisse violet !"