Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Soutien fédéral à Sion 2026: les politiques valaisans réagissent

Le Conseil fédéral soutient la candidature de Sion pour les Jeux olympiques d'hiver 2026 jusqu'à hauteur d'un milliard de francs. Tour d'horizon des réactions politiques en Valais.

18 oct. 2017, 16:29
La Confédération a décidé de soutenir le projet Sion 2026 à hauteur d'un milliard au maximum.

Jean-Pascal Fournier, président des Verts: "La transparence doit être garantie"

"Nous demandons désormais que la transparence soit garantie en pouvant avoir accès au dossier de faisabilité du projet de Sion 2026 le plus rapidement possible. Si l’on veut que le débat public ait lieu – et il doit avoir lieu maintenant, dès lors que la décision fédérale a été annoncée – il nous faut avoir connaissance du contenu de ce dossier dont les contours demeurent encore flous. De plus, nous avons une revendication forte depuis le début: celle que les cantons concernés, et donc le Valais, puissent voter. Le calendrier des votations doit être connu au plus vite pour que la population soit en mesure de se projeter."

Serge Métrailler, président du PDC Valais romand: "Il y a plein d'opportunités"

"Nous étions très attentifs à l’aspect financier, mais ce n’est pas le seul important. Il donne un signal clair pour l’avenir même s’il reste énormément de travail à faire. Désormais, nous allons enfin pouvoir prendre connaissance du dossier appuyé par le Conseil fédéral. Il y aura certainement, et c’est le rôle des politiques, de petites influences à amener pour ancrer ces Jeux vers ce que l’on souhaite: une identité qui va au-delà du canton, une durabilité et une taille humaine. Nous faisons le pas de ne pas voir le verre à moitié vide mais à moitié plein. Sion 2026, c’est des opportunités, sur un mois mais aussi à long terme. Toute une série de projets vont pouvoir prendre corps en marge des Jeux et on espère que cela puisse fédérer. Le débat public doit s’ouvrir on doit le créer... Et, bien sûr, le verdict populaire est indispensable."

Jean-Marie Bornet, coprésident du Rassemblement citoyen Valais: "Nous avons plusieurs inquiétudes"

"Nous sommes toujours opposés à la candidature car nous estimons qu’il y a d’autres priorités cantonales. Nous avons l’impression que la décision prise à Berne ne l’a pas été à l’unanimité mais «à la raclette». Nous avons en outre plusieurs inquiétudes. La première concerne la garantie de déficit limitée et par secteurs; elle est problématique car structurée comme telle, elle ne constitue pas réellement une garantie et risquerait de nous retomber dessus. La deuxième porte sur le financement des deux villages olympiques à Sion et Martigny, tout comme à leur aménagement au niveau territorial. La troisième, enfin, concerne les frais de sécurité: les millions non pris en charge par la Confédération reviendront-ils à la figure des Valaisans? Enfin, nous appelons à la publication rapide du dossier, tout comme au vote des citoyens du canton avant que de l’argent ne soit dépensé."

Jean-Claude Vocat, vice-président du PLR Valais: "L'impulsion financière permet d'aller de l'avant"

"Nous sommes extrêmement satisfaits car nous étions parmi les premiers à se positionner clairement de manière positive. L’impulsion financière est importante et permettra d’aller de l’avant. L’engouement populaire reste à créer, ces bases financières rassurent. Mas il ne faut pas mettre la charue avant les bœufs; les gens ne doivent pas voter sur une idée mais un projet. Il est désormais temps de bâtir le projet à proprement parler et les citoyens se prononceront en toute connaissance de cause. Le Conseil fédéral a été au plus loin qu’il pouvait en l’état et il appartient aux porteurs du projet de se fier à cette base financière pour avancer. Sion 2026 serait un accélérateur pour notre canton à plusieurs niveaux, pour autant que l’on respecte les principes de durabilité et des coûts raisonnables."

Cyrille Fauchère, coprésident de l'UDC Valais romand: "Nous sommes plutôt réticents"

"Nous avions posé deux questions: celles de la consultation populaire et du financement. Nous avons aujourd’hui ces réponses, notamment après le communiqué du Conseil d’Etat sur le vote du 10 juin 2018. Mais le débat va au-delà. Le projet est-il pertinent ou pas dans une région comme le Valais? Nous avons des doutes aussi sur la réputation du comité olympique, entaché par des affaires de corruption. De plus, la charge importante qui tombera sur les collectivités publiques nous inquiète, tant au niveau financier qu’humain. Si l’on peut se réjouir des investissements faits dans notre région, il ne faut pas oublier que les charges d’infrastructure vont augmenter proportionnellement. L’UDC est plutôt réticente à l’organisation des Jeux. Cependant, si la population la plébiscite, nous jouerons notre rôle à tous les échelons."

Barbara Lanthemann, présidente du Parti socialiste Valais romand: "Nous sommes sceptiques"

"Pour le Parti socialiste, il y a trois points importants. Premièrement, nous estimons qu’il n’est pas normal qu’un dossier sur lequel la population devrait être informée est resté confidentiel jusqu’à maintenant. Deuxièmement, il est indispensable que la votation populaire ait lieu au plus tard en juin 2018, puisque les Chambres fédérales se prononceront en septembre et décembre de la même année. Troisièmement, nous avons un gros doute sur la gouvernance et beaucoup de questions. Qui pilote, qui finance quoi? Nous désirons une plus grande transparence. Tant que l’on n’a pas vu le dossier, on ne peut pas se prononcer, c’est ce qui nous fâche. A l’heure actuelle nous sommes plutôt sceptiques."

Philippe Varone, président de la Ville de Sion: "Nous voulons devenir une capitale touristique"

"Sion est une ville hôte naturelle à une candidature olympique, même si jusqu’à aujourd’hui, on peut plus parler de coup de foudre éphémère que d’histoire durable en raison des différents échecs dans le choix final. Mais je vois trois raisons à cette nouvelle démarche. Primo, nous voulons devenir une capitale touristique au cœur des Alpes avec un territoire qui s’arrête désormais à 2280 mètres. Ensuite, nous sommes une terre d’innovation dans les domaines de l’énergie et de la mobilité qui pourront servir la candidature. Enfin, nous voulons développer un pôle santé autour notamment de la Suva qui joue un rôle essentiel dans la réadaptation clinique, car nous considérons les Jeux paralympiques aussi importants que les Jeux olympiques."

Centre Gauche PCS: "Il est urgent de ne pas dire stop"

Le centre-Gauche PCS ne ferme pas la porte à un soutien à Sion 2026. Avec la décision du Conseil fédéral et le non d’Innsbruck, il estime même qu’ "une attitude dogmatique anti-jeux ne représente aucune plus-value pour le Valais." Pour le parti, il est donc bien trop tôt pour dire stop. "Aller de l’avant dans l’élaboration du dossier de candidature constitue une occasion de réfléchir sur un Valais nouveau." Et le centre-gauche PCS d’espèrer que le Valais puisse être "le catalyseur d’un projet commun avec les autres cantons alpins." Il demande un vote dans tous le cas de figures et estime, en matière financière, que les autorités fédérales doivent également s’engager à couvrir une grande partie voire l’intégralité d’un déficit éventuel.

Frédéric Favre, conseiller d’Etat PLR en charge du dossier: "On change complètement de paradigme"

"Depuis aujourd’hui, on ne peut plus parler de gigantisme quand on évoque 2026. Car le Conseil fédéral a apporté un soutien à des jeux à taille humaine. Pour le Valais, ce sera un investissement de 60 millions sur un total de 100 millions. On change donc complètement de paradigme. La population valaisanne va voter le 10 juin prochain en toute transparence. La Suisse peut aujourd’hui démontrer à la terre entière que l’on peut faire des nouveaux Jeux et regarder faire le futur. Je crois vraiment à ce changement et nous voulons convaincre l’ensemble de la population suisse que le CIO peut donner une nouvelle image des Jeux olympiques à travers notre démarche. Dans 20 à 30 ans, on dira qu’il y a eu un avant et un après Sion 2026…"

Votre publicité ici avec IMPACT_medias