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Sous le signe du lien. Par Romaine Spahr

28 avr. 2020, 11:00
Romaine Spahr, vétérinaire comportementaliste.

Ce lien qui fait vivre, qui nourrit, qui épanouit, ce lien, fondement de toute relation entre les êtres humains, entre les animaux, ou entre les espèces. Nous l’avons expérimenté pleinement pendant cette période de crise, lorsque, au-delà des artifices, il reste l’essentiel: la solidarité, le partage, une présence. Le lien est charnel, il a besoin de tous les sens pour être communicatif.

Débutant avant la naissance, l’attachement est autant nécessaire que l’air et la nourriture. Privé de sa mère ou d’un substitut, le petit homme ou le petit animal ne peut se développer. Il a un besoin fondamental physique, d’attention, de protection, de stimulations bienveillantes pour pouvoir évoluer dans la vie et être capable de s’y adapter. Le lien transcende, permet d’expérimenter.

L’exploration en étoile autour de la «base sécurisante» s’élargit au monde progressivement. La recherche nous a permis d’identifier des facteurs chimiques responsables physiquement de l’attachement, avec l’ocytocine en élément central. Le petit chien ou chat sollicite de son côté le propriétaire, il peut être consolé, manifeste sa joie d’être caressé, ce qui renforce en retour l’attachement. La qualité de maternage sera reproduite lorsque le jeune aura à son tour des petits.

Il est intéressant de se demander à quelles valeurs nous rattachent les relations aux animaux, et il est souvent difficile de les identifier. Elles font appel à une communication simplifiée en quelque sorte, non verbale, intuitive, directe, court-circuitant l’intellect. La relation est «enveloppante», sans jugement. L’humain partage parfois des traumatismes similaires avec l’animal, et peut se référer ainsi à une même résilience.

Pourtant ces valeurs peuvent être empreintes d’anthropocentrisme, les animaux ne sont alors plus considérés pour eux-mêmes, mais à travers un prisme humain.

L’attachement est une dépendance émotionnelle, c’est un sentiment apaisant. Il est également un critère biologique, certaines races s’attachent trop ou trop peu. L’humain supporte mal l’animal «vagabond» qui ne dépend pas de lui, il ne sait pas comment réagir et a tendance à le rejeter ou à le maltraiter. L’hyperattachement de l’animal est valorisant pour l’humain, mais pour l’animal, il est source de stress et d’anxiété.

Le lien doit être structuré, il doit évoluer en équilibre entre dépendance et autonomie.
 

En savoir plus: Le site de la pratique vétérinaire des Champs Neufs

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