Les nouveaux animaux de compagnie (NAC) ont vu leur popularité exploser au cours des dernières années et les vétérinaires ont dû s’adapter à cette nouvelle patientèle. Pourtant, ces animaux aux besoins très spécifiques restent encore bien méconnus. Environ 90% des motifs de consultation des NAC résultent d’un environnement inadéquat.
Le lapin, représentant majeur de ces nouveaux compagnons, en est l’exemple type. Trop souvent traité comme un rongeur, il est en réalité bien plus proche du cheval. Cela peut sembler surprenant, mais cette analogie est très parlante. Commençons par leurs soucis de santé. Bien souvent, les lapins rencontrent les mêmes ennuis que les équidés. Leur principale source de problème: leur système digestif.
Tout comme le cheval, les dents du lapin ont besoin de contrôles réguliers. Certaines affections bucco-dentaires sont héréditaires (ex. mauvais alignement), mais elles sont aussi souvent liées à un problème nutritionnel. Les dents du lapin poussent de manière continue tout au long de sa vie. Si celui-ci ne peut les user correctement, des malocclusions (pousse irrégulière des dents) apparaissent. Elles peuvent toucher aussi bien les incisives que les molaires. Les dents, ainsi inégales, se mettent à gêner le lapin pour attraper et mastiquer sa nourriture. Elles peuvent également le blesser. Du moment qu’une malocclusion n’est pas traitée, des pointes dentaires finissent par se former et frottent alors la langue, les joues ou les babines, jusqu’à causer des ulcères. Le lapin ne peut dès ce moment-là plus s’alimenter, car chaque mastication est douloureuse.
Afin de limiter le développement de ces malocclusions et assurer l’usure des dents, le foin doit constituer la base de l’alimentation du lapin. Tout le reste est à considérer comme friandise et donc à consommer avec modération (cela ne vous rappelle-t-il pas le cheval?). Pour éviter une consultation en urgence, n’hésitez pas à planifier une première visite de contrôle avec votre nouveau compagnon. Votre vétérinaire examinera ses dents et vous fera part des éventuels problèmes. Profitez-en alors pour lui demander conseil au sujet de son alimentation. Vous serez dès lors un propriétaire émérite et votre lapin, tout comme votre vétérinaire, vous dira merci.