Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les soins aux animaux sauvages. Par Yves Charlot

21 janv. 2020, 11:00
Yves Charlot, médecin vétérinaire.

Plusieurs fois par mois, nous recevons des personnes qui ont trouvé sur le bord de la route ou dans leur jardin des animaux sauvages blessés. Nous essayons certes de les aider et d’apporter des soins à ces animaux, mais cela pose différents problèmes.

En Valais comme dans les autres cantons, l’interlocuteur légal pour ces situations est le Service de la chasse, de la pêche et de la faune. Il faudrait normalement s’adresser à un garde-chasse lorsqu’on trouve un animal sauvage blessé ou malade, même si ce n’est pas la solution à laquelle on pense en priorité. Pour les animaux de grande taille, notamment les gibiers, c’est pourtant la seule envisageable. La législation ne permet pas la prise en charge par les particuliers.

Nous avons également ici peu de stations de soins pour la faune sauvage (la structure pour les oiseaux est actuellement en sommeil; il y a une possibilité pour les hérissons, les autres sont hors canton) le vétérinaire se retrouve donc souvent de fait en première ligne. La Société des vétérinaires suisses essaie actuellement de clarifier la situation, malgré les grandes disparités des législations cantonales et notamment le cadre juridique: l’idée serait que certains vétérinaires puissent recevoir des animaux sauvages blessés un court laps de temps avant transfert sur une station de soins agréée.

Le but de ces soins restera toujours de pouvoir relâcher ces animaux, qui doivent pouvoir survivre à long terme et pouvoir se comporter selon les exigences écologiques de leur espèce. L’imprégnation sur l’espèce humaine devra toujours être minimale. S’il s’avère que l’animal ne pourra jamais être relâché, l’euthanasie devra être envisagée. La détention à long terme d’animaux sauvages indigènes est par principe interdite, elle ne peut avoir lieu qu’exceptionnellement dans des structures adaptées et autorisées.

Si malgré tout on présente un animal sauvage à un vétérinaire, il faut veiller à ne pas le manipuler, utiliser des gants de travail ou de jardinage à cause du risque de zoonoses (maladies transmises à l’homme par les animaux: salmonellose par les hérissons, pigeons de ville ou reptiles, rage par les morsures de chauve-souris), et les placer de préférence dans un carton fermé, pour limiter le stress.

En savoir plus: Le site du cabinet vétérinaire Les Berges du Rhône

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias