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Les animaux sur les réseaux sociaux: stars ou victimes? Par Gaëlle Mandon

16 avr. 2019, 11:00
Gaëlle Mandon, médecin vétérinaire.

La mort de Boo, un loulou de Poméranie de 12 ans consacré «chien le plus mignon du monde», doté de 16 millions de fans sur Facebook et de 500 000 abonnés sur Instagram, a submergé le web au début de l’année. De CNN à la RTS en passant par la BBC ou France Inter, même les grands médias se sont rués sur la nouvelle.

Sa propriétaire, une employée de Facebook, l’avait mis en ligne en 2006: «Mon nom est Boo. Je suis un chien. La vie est belle.» Depuis, plusieurs célébrités se sont affichées avec lui, Boo est devenu le héros de livres traduits en dix langues, l’invité de shows télévisés, l’ambassadeur d’une compagnie aérienne, et le modèle de peluches à son effigie. Un business qui a rapporté un million de dollars par an à sa propriétaire.

Mais pourquoi un tel engouement pour les animaux sur les réseaux sociaux?

D’abord parce qu’ils apaisent. Avec eux, aucun risque de controverse. Juste des sourires sur les lèvres et des commentaires joyeux. Ensuite parce qu’ils fédèrent: les likes pleuvent, les algorithmes (très bien maîtrisés par les utilisateurs) s’emballent, et les «amis» se démultiplient.

Mais la quête de likes peut aussi faire basculer vers la cruauté, et certaines vidéos où les animaux sont filmés dans des postures douloureuses font peine à voir. En outre, «les comportements des animaux dans les vidéos sont souvent mal interprétés», analysait Alexandra Horowitz, chercheuse à l’Université Columbia à New York, dans la revue «Science et Avenir» en octobre 2018. «Il est toujours difficile de savoir ce qu’il s’est réellement produit, et le contexte est généralement flou: que s’est-il passé juste avant et après?» Les internautes raffolent par exemple des images de chiens paraissant honteux après avoir fait une bêtise alors que cette posture traduit juste une attitude de crainte et une tentative d’apaisement!

Doit-on s’insurger quand ces stars malgré elles deviennent des bêtes de foire? Pas forcément. L’argent qu’elles rapportent ne remet pas en question l’affection que leur maître leur porte.

Surtout, notons que la multitude des vidéos postées permet aux scientifiques des études d’un nouveau type, notamment l’analyse objective des circonstances de morsures.

En savoir plus : Le site du cabinet vétérinaire Les Berges du Rhône

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