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Le patou, un chien de protection ancestral. Par Gaëlle Mandon

11 mai 2021, 11:00
Gaëlle Mandon, vétérinaire et chroniqueuse au "Nouvelliste".

On les croise de nouveau dans les alpages, un peu apeuré par leur taille de molosse mais aussi tenté de les approcher, séduit par leur beauté. 

Le patou ou montagne des Pyrénées est utilisé depuis des siècles pour protéger les troupeaux des grands prédateurs tels que les ours, les lynx et les loups. 

L’histoire de cette race est intimement liée à l’évolution de la population des grands prédateurs et au fait que la plupart des chiens, dont les chiens de protection, ont été détournés de leur fonction initiale pour devenir des chiens de compagnie.

Utilisé comme chien de protection des troupeaux depuis le Moyen Age, c’est en 1675 que le montagne des Pyrénées fait son entrée à la cour du roi de France, séduit par sa beauté. C’est le début de la mode de cette race chez les nobles à qui l’on vend les plus beaux modèles, appauvrissant ainsi le capital génétique des chiens de travail: les qualités de garde baissent au profit d’un caractère plus adapté à une vie plus paisible.

A cela va s’ajouter l’éradication des grands prédateurs en Europe à la fin du XIXe et au XXe siècle: le montagne des Pyrénées perd son rôle de protection et donc sa place dans les troupeaux, comme la plupart des chiens de protection. 

Un autre événement va accentuer la chute drastique de cette race: les deux guerres mondiales vont provoquer une chute de la population.

Ainsi lors du retour du loup dans les années 80, le montagne des Pyrénées n’a plus été au contact des grands prédateurs depuis plus d’un siècle! 

Le monde de l’élevage, qui a perdu le savoir-faire ancestral des chiens de protection, se retrouve alors à utiliser des patous sélectionnés sur des critères de beauté, à l’image de Belle dans le feuilleton télévisé de «Belle et Sébastien».

Actuellement, il n’existe aucune sélection des patous pour améliorer leur qualité face aux loups (comportement protecteur, motivation, agressivité face à un prédateur). Les sélections en cours s’intéressent plutôt à un standard ou à leur tolérance face à l’humain, et plus particulièrement face aux randonneurs. 

D’autres races de chiens de protection émergent, comme le berger d’Anatolie qui semblerait plus efficace face aux loups de plus en plus téméraires.

En savoir plus: Le site du cabinet vétérinaire Les Berges du Rhône

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