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L’expérience du Grand Nord à portée de main? Par Gaëlle Mandon

31 déc. 2019, 11:00
Gaëlle Mandon, médecin vétérinaire.

Certaines stations valaisannes ont ouvert ces dernières semaines et durant toute la saison d’hiver la possibilité à leurs visiteurs de se balader en chiens de traîneau, voire de prendre les commandes de l’attelage. Cette expérience donne un petit aperçu d’un mode de transport utilisé dans les régions les plus hostiles devenu également depuis le XIXe siècle l’occasion de défi sportif hors du commun.

1757 km de course en chien de traîneau parcourus pour les meilleurs en huit jours (20 jours en 1973!) entre Anchorage et Nome, en Alaska: l’Iditarod, surnommée la «dernière grande course sur Terre», représente un défi ultime pour les mushers et les attelages de 12 à 20 chiens dont au moins 6 doivent être présents sur la ligne d’arrivée.

Cette aventure a démarré en 1973 en souvenir de l’exploit réalisé en 1925 par le Norvégien William Goosak qui a guidé la meute permettant l’acheminement du sérum antidiphtérique à Nome, ville isolée du monde du fait des conditions climatiques extrêmes, alors que la diphtérie décimait la population.

Nome a vu naître la première course à la fin du XIXe siècle au moment de la ruée vers l’or afin de rompre la monotonie des longues nuits polaires. Les chiens étaient engagés dans des concours de force et de vitesse, dont les premières versions n’avaient ni règles ni limites. Scotty Allan, le premier musher, créait alors une sorte de club canin afin d’introduire un règlement pour assurer la sécurité des hommes et des chiens.

La première compétition moderne a eu lieu en 1908, sous la forme d’une course Nome-Candle et retour (408 miles) baptisée All Alaska Sweepstakes. Des documents de l’époque montrent clairement qu’aucune meute inscrite ne comportait de chien nordique, tout au plus quelques bâtards.
Lors de la deuxième édition apparut une curiosité: une meute de neuf chiens si petits que tout le monde les rebaptisa «taupes» ou «rats sibériens», faisant allusion à la région dont ils avaient été importés par un marchand de fourrure russe, William Goosak. La consécration des petits chiens sibériens fut atteinte grâce à Leonhard Seppala. Ces chiens sont dorénavant appelés Alaskan Huskies.

Actuellement, les chiens sont sélectionnés par le musher sur différents critères selon le type de course et la place du chien dans la meute. 
Les leaders sont placés à l’extrémité de la ligne de trait: chiens rapides et intelligents, attentifs aux ordres du musher, ils donnent la vitesse et la direction à l’attelage.

Les swing dogs sont juste derrière et mettent la pression sur les leaders; puis les team dogs, les équipiers, qui sont généralement placés deux par deux en fonction de leurs affinités.
Enfin, les wheel dogs placés juste devant le traîneau vont tracter le traîneau. Ils sont puissants mais aussi les plus lents.

La complicité musher et chiens doit être parfaite afin d’atteindre ces niveaux de performance sportive: l’histoire de ces courses reste avant tout l’histoire de la relation homme-animal.
 

En savoir plus: Le site du cabinet vétérinaire Les Berges du Rhône

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