Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Du bonheur des animaux. La chronique de Romaine Spahr

10 sept. 2019, 11:00
Romaine Spahr, vétérinaire comportementaliste.

Si la notion de bonheur est difficile à définir pour nous-mêmes, l’exercice s’avère encore plus complexe au sujet de nos animaux. Notre évaluation reste subjective, évidemment biaisée par notre propre perception du bonheur.

Parler ou ressentir du bonheur, implique que les besoins basiques soient assouvis, pour atteindre une dimension de conscience détachée.
Les critères pour évaluer le bonheur humain ont été confondus, jusqu’à il y a peu, essentiellement avec des critères économiques. Qu’est-ce qu’on entend par être heureux aujourd’hui?

La culture occidentale a tendance à associer la notion de bonheur avec le dynamisme, l’énergie, la culture orientale plutôt qu’avec l’harmonie, la sérénité.

Pour nos animaux de rente, selon la loi, le bien-être était réduit à la satisfaction des besoins élémentaires, manger, dormir, l’hygiène des lieux, quelques contacts sociaux; cela nous a permis, par exemple, de construire des élevages intensifs en toute bonne conscience. L’introduction du concept que l’animal n’est plus une «chose» et notre prise de conscience des mécanismes affectifs et de l’intelligence émotionnelle des animaux en général, montrent que notre perception des compétences animales reste encore très modeste.

Selon les propriétaires de chiens, la définition de bonheur de son propre animal est très variable, elle dépend de l’éducation, de la culture, de l’intérêt qu’on lui porte, de la sensibilité propre à chacun. Tel maître pensera que son chien est heureux quand il est libre et peut courir dans les champs, tel autre quand son chien est dans ses bras et reçoit des caresses ou quand il travaille comme chien d’utilité.

Est-ce qu’un chien de berger est heureux, plus heureux qu’un chien qui se repose seul dans un appartement pendant la majorité de la journée? Est-ce que l’animal est mû par son seul instinct ou est-il capable d’une distance et de trouver du plaisir à faire plaisir?

Bon nombre d’espèces animales sont des espèces sociales, on peut légitimement penser que les relations équilibrées avec les congénères ou d’autres espèces, sont sources de bonheur et d’harmonie.

La communication, la complicité, le jeu et la concentration, la détente, pourraient être des signes objectifs de bonheur. J’ai cependant une certitude, maintes fois vérifiée: dans tous les cas, l’animal est une présence essentielle, toujours bienveillante, sans jugement, et dans ce sens, nous rend, nous, beaucoup plus heureux!
  
En savoir plus : Le site de la pratique vétérinaire des Champs Neufs

Votre publicité ici avec IMPACT_medias