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Des animaux confinés avec leurs propriétaires. Par Romaine Spahr

23 juin 2020, 11:00
Romaine Spahr, vétérinaire comportementaliste.

Après ces semaines de printemps quand la vie s’est arrêtée, quelles sont les conséquences vécues par nos animaux de compagnie?

Certains chats vivant en appartement ont présenté des signes anxieux, comme de la malpropreté, des cystites, des calculs urinaires, ou une augmentation du léchage, c’est-à-dire du toilettage excessif allant jusqu’à s’arracher les poils provoquant des zones glabres, le plus souvent sur le ventre et les cuisses. Ces félins indépendants ont vu leur espace de vie «envahi» à plein temps par des humains, petits et bruyants, ou des grands qui les sollicitaient d’avantage, occupant leur place préférée sur le canapé, ne les laissant plus à leurs rêveries. Ces humains étaient eux-mêmes perturbés et accaparés par l’actualité et leurs propres soucis. La charge était donc double!

Ce stress lié au contexte a pu également entraîner des attitudes irritables inhabituelles, une intolérance aux manipulations, aux soins, une baisse d’appétit ou une absence d’envie de jouer.

D’autres chats plus proches des humains étaient cependant ravis d’avoir des colocataires toujours sous la main pour les solliciter, quêtant des caresses, des friandises ou une vraie partie de cache-cache!

Les chiens, de leur côté, ont expérimenté des restrictions de liberté, des promenades raccourcies et en longe, comme recommandé par la confédération: la socialisation a été réduite, les rencontres détendues avec des congénères sont devenues rares, les humains affublés d’étranges tissus leur couvrant le visage ne laissant plus paraître leurs émotions, ont augmenté leur perplexité. Si la cohabitation avec les propriétaires a été pour certains à plein temps, c’est au moment de la reprise des horaires habituels, que les difficultés liées au manque de présence et à l’ennui sont apparues. Certains chiens ont manifesté leur angoisse en mâchonnant ou détruisant des objets dans la maison, en aboyant plus ou ont présenté un problème de malpropreté.

Il paraît judicieux de faire preuve d’un peu de patience; comme nous, les animaux ont une capacité de survivre et de s’adapter aux mouvances de la vie, la brutalité du changement nécessite un petit temps d’ajustement.

En savoir plus: Le site de la pratique vétérinaire des Champs Neufs

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