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Alerte verte et violette. Par Marie Berceron

14 janv. 2020, 20:00
Les chroniqueuses de la rubrique Le 14 des mois.

L’entrée dans cette nouvelle décennie nous en fait voir de toutes les couleurs. Il suffit d’ouvrir les journaux et de jeter un œil sur les réseaux sociaux pour s’effarer ensemble face à l’ampleur des dégâts. Feux dévastateurs en Australie, importantes inondations en Indonésie, dernières canicules estivales en Europe. Oui, la hausse des températures s’accélère fortement. Non, ces variations ne sont pas liées à des causes «naturelles».  N’en déplaise aux climatosceptiques, ce sont les activités humaines, avec en tête de liste les émissions de gaz à effet de serre, qui ont un impact significatif sur la concentration de CO2 dans l’atmosphère.

Dans ce contexte préoccupant, 2019 a été, en Suisse, marquée par la grève du climat et la grève des femmes*. On observe au même moment le retour d’une lutte aux slogans tapageurs, celle de l’écoféminisme, fruit de la rencontre entre ces deux combats. Né il y a quarante ans, ce courant de pensée se positionne contre les violences faites aux femmes* et pour la protection de l’environnement. Différents visages incarnent la philosophie écoféministe avec de multiples facettes. Tendances théoriques et idéologiques d’une part avec entre autres la littérature comme moyen d’action militant ou la recherche universitaire. Solutions pratiques d’autre part, avec d’innombrables initiatives pour un retour à la terre et à l’autosuffisance, et le combat pour une justice sociale. Il n’existe pas un, mais des écoféminismes, qui sont autant de terreaux riches et fertiles pour la défense de la planète et de l’égalité. 

En ce début 2020, j’observe que le mouvement fait des émules aux quatre coins du monde et je pense évidemment à Greta Thunberg, qui vient de fêter ses 17 bougies le jour de la grève du climat devant le Parlement suédois. Cette jeune militante mondialement célèbre a déclaré un jour aux représentants des gouvernements: «Votre inaction détruit notre futur.» Comme elle, je considère qu’il est grand temps d’agir et j’ai la certitude que nos petits gestes individuels ne suffisent plus. Ne pas rester les bras ballants, tel sera notre défi de citoyen-ne-s avec cette question fondamentale que nous devons nécessairement nous poser: à titre individuel et universel, comment puis-je prendre soin de mon environnement, des autres et de la société? Si l’on regarde la réalité en face, on ne peut pas penser le féminisme sans l’écologie, et là est probablement la solution à l’équation. Dans l’urgence climatique de plus en plus présente, il s’agit de sortir les mains de nos poches, de repenser notre rapport à la nature, de traiter le problème à sa racine afin d’ouvrir un nouveau champ des possibles.

Pour cette année et toutes celles à venir, donnons-nous enfin le droit d’être solidaires au monde vivant. Changeons collectivement les règles. Eveillons les consciences. Au-delà de tout, surmontons notre égoïsme, en nous engageant activement et en surfant sur ces grandes vagues, vertes et violettes.

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