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FC Sion: plus de boycott pour «Le Nouvelliste»

Le club valaisan a décidé de lever le boycott qui concerne le Nouvelliste et ses journalistes depuis trois saisons. Les deux entités publient un communiqué de presse commun et chacune a écrit une lettre ouverte aux amoureuses et amoureux du FC Sion et du ballon rond.

24 juin 2021, 00:05
Avec cette levée de boycott, “Le Nouvelliste” peut à nouveau donner la parole aux joueurs, entraîneurs et dirigeants du FC Sion.

Le FC Sion annonce la fin du boycott du «Nouvelliste» qui dure depuis juillet 2018. Après une rencontre entre les dirigeants des deux entités, il a été décidé d’annoncer cette décision à travers ce communiqué de presse commun ainsi qu’une lettre ouverte séparée du FC Sion et du «Nouvelliste» aux amoureuses et amoureux valaisans du ballon rond. «Le retour à la normale d’un point de vue sanitaire avec la présence au stade des spectateurs est le meilleur moment pour mettre fin à ce conflit afin de pouvoir travailler le mieux possible dans l’intérêt du FC Sion et du football valaisan», explique Christian Constantin, président du club. «Le FC Sion comme «Le Nouvelliste» sont des symboles forts de ce canton. Retrouver une situation normale va faciliter mon nouveau travail», se réjouit Gelson Fernandes, nouveau vice-président du club.
 
Du côté du «Nouvelliste», son directeur David Genolet se félicite de cette heureuse issue. «Après trois saisons, il était temps que cette situation se termine. Sur le plan commercial, un nouveau partenariat sera mis en place avec le FC Sion, ce qui n’était plus le cas depuis quatre ans.» Rédacteur en chef du «Nouvelliste», Vincent Fragnière estime «avoir traité correctement le FC Sion durant ces trois saisons de boycott» et se réjouit que ses journalistes puissent enfin reparler aux joueurs, entraîneurs et dirigeants du club.

 

Lettre ouverte du FC Sion 

Cette lettre ouverte, j’ai du plaisir à la publier. Parce que le moment est venu de redonner au stade de Tourbillon, le stade du FC Sion, mais surtout le stade de ses amis, de ses supporters de toujours et de demain, son souffle rassembleur et sa joie de vivre communicative. Pour que cet élan se concrétise, il faut que la querelle qui m’a opposé depuis 2018 au rédacteur en chef du «Nouvelliste» s’estompe, se termine, et laisse place à un esprit commun constructif.

Je connais mon caractère – je vis avec tous les jours! – je peux être têtu, je suis un batailleur, un guerrier, je suis comme tout le monde, je pense avoir raison et je dois décider, mais je suis avant tout un entrepreneur qui préfère bâtir plutôt que détruire. Alors bâtissons. Tous ensemble. Quand tu es, comme je le suis, au cœur du football, avec toute sa complexité, ses multiples aspects – sportif, économique, social, politique – il est difficile de se voir, systématiquement, critiqué et taclé par le rédacteur en chef d’un journal qui devrait, tout de même, être conscient de l’importance de l’ancrage d’un club comme le FC Sion dans un canton comme le Valais.

Il ne s’agit pas de remettre en cause la liberté de la presse, mais ce n’est pas avec ses aigreurs qu’elle gagne indépendance et respect. C’est plutôt, me semble-t-il, avec sa lucidité, ses nuances, sa curiosité, son ouverture à un monde – en l’occurrence celui du football – qu’elle ne peut commenter sans prendre la peine de l’approcher, de le découvrir. Je crois vraiment que si, un matin, le rédacteur en chef du «Nouvelliste», notre journal, se lève, et trouve que c’est un beau jour, un jour pour être positif, il ne violera ni l’éthique journalistique ni la liberté de la presse. Alors, avec cet espoir, dans cette perspective, je lui dis, je dis au «Nouvelliste», comme au public de tout le Valais, «Bienvenue à Tourbillon!»

Un mot, encore. Avec tout ce que l’arrivée du Covid a modifié dans notre vie, le monde est différent. Chacun a besoin de vivre de la joie plutôt que des tensions, et toutes générations confondues, le football et sa magie ont la capacité de créer de vrais bonheurs. Bâtissons cela ensemble. Vivons avec optimisme et dynamisme le moment présent. Je le redis: «Bienvenue à Tourbillon!»

Christian Constantin, président du FC Sion

 

Lettre ouverte du Nouvelliste 

Le boycott est levé. Enfin. Après trois saisons, ce qui doit être unique au monde. Désormais, on ne parlera que football. Mais avec – c’est le plus important – la parole de celles et ceux qui le font. A commencer par les joueurs, mais aussi les entraîneurs et les dirigeants. Ce qui nous était interdit depuis 2018. 

Comme toujours, cette parole s’accompagnera d’analyses et de mises en perspective des résultats. Et de critiques, aussi. Toujours objectives, elles ne seront jamais gratuites. Elles ne l’ont d’ailleurs jamais été. Si le club a reproché au «Nouvelliste» des attaques à son encontre, votre quotidien a toujours plaidé pour une défense des intérêts des lecteurs.
 
Notre ligne éditoriale ne s’inscrit pas contre une entité, ou pire encore, contre une personne. Non, nous décortiquons, nous relayons et nous critiquons pour refléter fidèlement une situation. Pour ne pas trahir ce lectorat auquel nous sommes dévoués.
 
Le FC Sion a traversé quatre championnats compliqués où l’on ne pouvait vous narrer autre scénario que celui de la lutte pour le maintien. On l’a fait dans des conditions difficiles, mais le plus objectivement possible. L’histoire, on l’espère, pourrait s’écrire différemment. Le onze sédunois, qui a dû s’apprivoiser cette saison, est fort. Ce collectif a le potentiel d’en devenir un.
 
Du côté de la structure du club, le mercato est réussi. L’arrivée de Gelson Fernandes, désormais vice-président, couplée à celle de Massimo Consentino, nouveau secrétaire général, est en effet un excellent signal.
 
Au-delà de leurs compétences certaines, ces deux hommes incarnent aussi l’histoire du Valais d’aujourd’hui. Imaginez ce jeune Cap-Verdien devenu plus Valaisan que les Valaisans après avoir connu les plus grands championnats européens. Découvrez ce fils d’immigré italien qui a grandi en Valais et qui y revient après avoir travaillé pour le grand Inter de Milan. Ces choix sont les bons pour rajeunir et moderniser l’image du club.

On se réjouit de pouvoir de nouveau leur donner la parole dans nos colonnes et sur nos plateformes digitales, comme à tous les autres membres du club. Car le football, s’il est certainement le sport le plus universel au monde, appartient avant tout à celles et à ceux qui le font. 

Vincent Fragnière, rédacteur en chef du «Nouvelliste»

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