Le FC Sion vient de passer huit jours très compliqués. Après une sortie de route en Coupe de Suisse le week-end dernier et un nul peu convaincant face au FC Lucerne jeudi, les hommes de Marco Walker boivent la tasse au Letizgrund. Un revers, concédé sur un score de 3-1 face à Grasshopper, qui fait voler en éclats le peu de certitudes dont bénéficiaient encore les Sédunois.

En ce dimanche de fin septembre, Joël Schmied et consorts ont fait office de «victime idéale» pour des Zurichois très en jambes. Dominés dès le coup d’envoi, incapables de conserver le cuir et encore moins de se montrer inspirés dans son utilisation, les visiteurs ont subi, minute après minute, les coups de semonce de GC.

Avec un milieu de terrain bien trop perméable – en l’absence de Serey Die –, la défense sédunoise n’a pu endiguer les attaques adverses et la sentence a fini par tomber à la 24e: 1-0. Sion concédait même le break quelques minutes plus tard (30e) au moment où, sur un corner, Bolla profitait de la passivité et du mauvais placement des Valaisans pour expédier un missile, pris des 30 mètres, dans les filets de Fayulu.

Sans voix et sans réaction, les hommes de Walker encaissaient une troisième réussite peu après le retour des vestiaires. Tomber de rideau, extinction des feux. Les Sédunois allaient se montrer incapables ne serait-ce que de bousculer un Grasshopper confortablement installé sur son matelas de trois buts. La réussite tardive de Luca Zuffi ne changera rien au compte, le FC Sion va devoir sérieusement se remettre en question, s’il ne veut pas revivre une semaine aussi décevante.

Les notes des joueurs

Abandonné par sa défense sur l’ouverture du score et sur le numéro 3 zurichois, surpris comme tout le stade sur l’éclair de génie de Bolla (30e), le portier sédunois n’a pas grand-chose à se reprocher sur cette rencontre. Hormis peut-être un manque de communication avec Cipriano sur une sortie de «cascadeur» à la 37e.

Personne ne doute de ses bonnes intentions, mais l’ancien pilier de Vaduz manque clairement de justesse technique et cela entraîne des frayeurs évitables (45e). Le dégagement en touche demeure son «arme» de défense favorite, ce qui n’est pas le gage d’une assurance débordante.

Après une grosse frayeur physique en début de match (4e), il a eu un blanc monumental sur le 1-0 zurichois. Présent physiquement, mais souvent en retard, le jeune défenseur central a, comme tous ses partenaires, été en grande difficulté face à la vitesse des attaquants de GC, le 3-0 en témoigne.

Où est passé le joueur déroutant et vif qui avait illuminé le printemps sédunois la saison dernière? L’avis de recherche est lancé. Son replacement un cran plus haut sur le terrain semble l’avoir complètement perturbé. Son attente avec Cavaré n’est pas criante, contrairement à sa nonchalance défensive.

Un centre pour Hoarau, une mésentente avec Fayulu qui aurait pu coûter très cher (37e), voilà les «highlights» du latéral brésilien sur ce match. Comme tous ses collègues de l’arrière-garde, il n’a ni rassuré ni assuré. Et il a surtout très rapidement baissé les bras et arrêté de se projeter dans son couloir.

Son langage corporel sur ce match en dit plus que n’importe quel commentaire. Tête baissée et bras ballants, le latéral a perdu de son élan et de sa splendeur. Son centre aussi surprenant que millimétré (22e) prouve que ses qualités ne se sont pas envolées. Reste à les retrouver, rapidement, car face à lui Lenjani s’est fait plaisir ce dimanche.

Sa réussite sur un petit ballon piqué en toute fin de match (90e) et ses quelques balles arrêtées bien bottées ne suffisent pas à redorer son bilan. En l’absence de Serey Die, il a démontré qu’il n’avait ni la carrure ni le caractère pour être le seul patron du milieu de terrain sédunois.

Après une entame de match très propre balle au pied, il a littéralement disparu des radars. Dominé physiquement et tactiquement par les milieux de terrain de GC, il a couru après le ballon et après son efficacité durant 90 minutes. Comme son collègue de ligne, Luca Zuffi, l’Ivorien n’a pas eu le rendement défensif attendu.

Avait-il réellement envie d’être sur la pelouse Letzigrund ce dimanche après-midi? L’ailier genevois a joué sur une seule vitesse et celle-ci n’était pas des plus élevées. Que ce soit dans son couloir ou dans l’axe, il n’a pas eu le rayonnement attendu. A sa décharge, il n’a été que rarement servi dans les pieds, mais cela n’excuse pas tout.

Il ne gardera sans doute pas un souvenir impérissable de sa première titularisation, les supporters sédunois non plus. Peu servi, l’international cap-verdien a rapidement laissé sa frustration prendre le dessus. Trop léger à plusieurs reprises sur le plan défensif, il a été logiquement remplacé à la mi-temps.

L’homme du match

Capitaine des Valaisans, il a tenté par la voix et par le geste d’emmener l’équipe dans son sillage. Trop dépendant de ses coéquipiers pour amener le danger, le géant réunionnais n’a eu que peu d’occasions à se mettre sur le crâne. Sa reprise décroisée de la tête (22e) aurait peut-être pu changer l’histoire de ce match, mais on se permet d’en douter.

Itaitinga, Stojikovic, Karlen sont entrés en jeu.

Le barème

10 Match parfait
9 Match exceptionnel
8 Très bon match
7 Bon match
6 Match satisfaisant
5 Match moyen
4 Match insatisfaisant
3 Mauvais match
2 Très mauvais match
1 Match exécrable
0 Comportement inadmissible

3 Grasshopper (2)

1 FC Sion (0)

Stade du Letizgrund, 3785 spectateurs. Arbitrage de M. Piccolo.
Buts: 24e Sène 1-0. 30e Bolla 2-0. 50e Sène 3-0. 90e Zuffi 3-1.
Grasshoppers: Moreira; Arigoni, Gomes, Loosli; Bolla (88e Da Silva), Kawabe, Herc, Lenjani (82e Hoxha); Pusic (82e Schmid); Bonatini (71e Momoh), Sène (71e Campana).
Sion: Fayulu; Cavaré, Saintini, Schmied, Cipriano; Keita, Zuffi; Vagner (46e Itaitinga); Wesley, Hoarau (79e Karlen), Bua (61e Stojilkovic).
Notes: Grasshoppers sans Abrashi, Morandi, Santos (blessés) ni Cvetkovic (malade). Sion sans Serey Die (suspendu), Araz, Baltazar, Doldur ni Iapichino (blessés). Avertissement: 35e Herc.

FC Sion: les notes du match contre Grasshopper

Dominés dès l’entame du match et incapables d’endiguer la vitesse zurichoise, les Sédunois s’inclinent logiquement 3 à 1 sur la pelouse du néopromu.