Paolo Tramezzani passera la frontière italienne en toute tranquillité mercredi. L’entraîneur du FC Sion présente un bilan provisoire de six points en quatre matchs avant le stage raccourci de son groupe à Novarello durant la pause internationale. «Les chiffres ne sont pas mauvais», estime-t-il. Dans l’intervalle, son équipe a plus que doublé son avantage sur le dernier rang, de trois à sept points, et sur le fauteuil inconfortable de barragiste, de deux à cinq longueurs.

Sion gagne les confrontations directes

«Le changement le plus notable est la capacité du groupe à s’imposer contre Servette et face à Lucerne», relève Stéphane Grichting. «Depuis quelques saisons, Sion avait la mauvaise habitude de relancer des adversaires en difficulté lors des confrontations directes comme Vaduz, Thoune ou Neuchâtel. La tendance demeure à confirmer, mais elle démontre une évolution positive.»

L’ancien international ne discerne pas encore de révolution dans le jeu du onze valaisan. «Paolo Tramezzani a opéré comme tout entraîneur qui reprend une équipe à la peine», enchaîne l’ancien international. «Il a solidifié l’assise défensive. L’animation dans ce domaine est plus forte que lors de la première partie de championnat, les joueurs sont plus impliqués. Cela lui a certainement coûté de l’énergie de convaincre ses attaquants qu’ils doivent défendre.»

L’approche a donné à la formation sédunoise ses deux premiers succès de la saison sur la route en championnat. «L’organisation et l’état d’esprit ont changé», apprécie Johann Lonfat. «On est loin de la léthargie qui avait conduit aux effondrements subis à Bâle, à Zurich ou contre Stade Lausanne en Coupe. Ceci dit, la défaite contre Grasshopper à Tourbillon montre que beaucoup de travail demeure à faire. Il n’y a pas de métamorphose radicale pour l’instant, sauf que Sion a gagné le genre de match qu’il laissait filer les saisons précédentes.»

Quatre hommes pour une base solide

Le technicien italien a redonné la priorité à Kevin Fickentscher devant le filet sédunois. «Sans rien enlever aux mérites de Timothy Fayulu, ce choix fort est un plus pour l’équipe. Fickentscher exprime une présence supérieure. Il parle, il rayonne», souligne Christophe Moulin.

A Lucerne, Paolo Tramezzani a aligné Luca Zuffi et Anto Grgic sur la même ligne de jeu devant la défense comme lors de la deuxième période contre Bâle à domicile. Une option que Marco Walker, son prédécesseur, avait ignorée. «Très forts avec le ballon, ils ont les qualités pour évoluer au cœur du jeu. Cela permet de bonnes transitions et une bonne conservation du ballon. La paire a bien fonctionné», observe Johann Lonfat.

«Ils sont complémentaires dans un 4-4-2. Ce serait plus compliqué dans une autre organisation», remarque Stéphane Grichting. «On avait aussi vu depuis le début de saison un Zuffi minimaliste et un Grgic transparent. Intégré au jeu, le premier a confirmé son registre de joueur complet de Super League, tactiquement bien en place. Le deuxième a montré une réaction d’orgueil après le changement d’entraîneur. Mais leur paire sera en difficulté dans un match à la cadence élevée avec de l’impact physique. Grgic ne possède pas l’abattage nécessaire pour les duels musclés.» La carence explique peut-être les choix de Marco Walker qui avait renoncé à convoquer le Zurichois à plusieurs reprises.

Paolo Tramezzani entretient le doute quant à la permanence du duo dans un tel dispositif. «C’est l’une des solutions pour le futur. Il y en a d’autres», assure le technicien italien.

La constance inédite de Birama Ndoye

Entre ce trio d’hommes forts s’intercale Birama Ndoye en défense centrale. Le Sénégalais exprime une constance inédite dans la performance. «Il commence à canaliser le trop-plein d’énergie qui lui coûtait de nombreuses fautes, le défaut de tout demi défensif qui recule en défense centrale. Il tient la baraque. La question d’un retour au milieu ne se pose plus. Elle est d’autant moins légitime que le secteur médian est bien fourni», confie Johann Lonfat.

Quel visage pour la reprise contre le FC Zurich?
Quel visage présentera le FC Sion à la reprise de la Super League le 20 novembre face au FC Zurich à Tourbillon? «L’équipe a montré qu’elle pouvait s’exprimer lorsqu’elle contre l’adversaire. Elle doit maintenant trouver les solutions pour faire la différence à domicile», relève Johann Lonfat. «Ce ne sera pas simple avec deux numéros six et un seul attaquant comme à Lucerne.» L’affiche séduit Christophe Moulin. «Cette rencontre sera un bon test face à un adversaire qui tourne bien. Faire des points est essentiel, mais Sion devra se montrer plus ambitieux dans le jeu pour s’affirmer dans ce championnat très compliqué.» L’animation offensive est aussi le point de progression le plus important relevé par Stéphane Grichting. «La pause de deux semaines permettra de travailler avec des éléments qui se trouvent au bord de la route pour l’instant comme Bua, Dias ou Karlen. Ils apporteront des options supplémentaires en phase offensive. La victoire à Lucerne donne une sérénité d’une valeur inestimable. Quand tu traverses une période difficile, le mal gangrène tout le quotidien d’un joueur, sur le terrain et en dehors. Sion a su le repousser grâce à ses victoires à l’extérieur. Il doit maintenant réagir devant son public.»

FC Sion: Anto Grgic et Kevin Fickentscher de retour aux affaires

Paolo Tramezzani a redonné un statut de titulaire aux deux joueurs que Marco Walker avait relégués sur le banc de touche.