Footballeur valaisan du siècle: le sacre d’Alain Geiger

Alain Geiger enfile le maillot de footballeur valaisan du siècle. Il fait l’unanimité. Les trois procédures de vote le placent toutes au premier rang. Le public, les clubs de l’Association Valaisanne de Football et le jury, composé d’entraîneurs ainsi que de journalistes, le couronnent comme le plus grand ambassadeur du football cantonal de 1919 à 2019.

L’élection récompense un joueur et une personnalité hors normes dans plusieurs domaines. La longévité et la performance tout d’abord. Son curriculum recense notamment dix-huit ans de carrière au plus haut niveau et, quatre titres de champion conquis au sein de clubs différents. 112 sélections en équipe nationale, dont une participation à la phase finale de la Coupe du monde ainsi qu’à celle de l’Euro, complètent ces chiffres impressionnants.

Le sacre d’Alain Geiger dépasse cette dimension purement statistique. Durant toute sa carrière, il incarne une idée saine du jeu et du football. Il l’exprime dans le respect de la discipline, loin des paillettes et du bling-bling. Sa personnalité parle sur le terrain, il l’impose dans le vestiaire. L’enfant de Sion encense Jacques Guhl, le fondateur de l’école de football du FC Sion dont il suit toute la filière.

De Servette à Neuchâtel, de Saint-Etienne à Grasshopper, il n’oublie jamais ses racines. Sa passion l’emporte parfois contre le manque de reconnaissance d’un pays qui voit trop souvent le sport comme un hobby du week-end. Alain Geiger en fait son métier à l’âge de 17 ans. Une vraie profession dont il accepte et assume toutes les implications. Il gagne brillamment son pari.

Découvrir Alain Geiger en footballeur valaisan du siècle rassure autant que la lecture de ses suivants immédiats. Raphaël, Wicky, Jean-Paul Birgger, Umberto Barberis, Gelson Fernandes et Georges Bregy appartiennent à la mémoire individuelle et collective du football cantonal. Ce palmarès prouve que cette dernière ne flanche pas au moment de désigner les hommes qui ont écrit et écrivent encore l’histoire du ballon rond. Cette permanence ne s’inscrit pas naturellement dans une époque où l’immédiateté et l’instantanéité s’érigent en dominatrices absolues.

En 2008, lors de l’arrivée d’Uli Stielike comme entraîneur sur le banc de touche du FC Sion, plusieurs joueurs du groupe s’étaient interrogés. «Il a joué au foot?» lançaient-ils, ignorants du parcours prestigieux de l’Allemand. Dans une dimension plus restreinte, la démarche entreprise par les médias cantonaux en partenariat avec l’Association valaisanne de Football, a le mérite de faire vivre ce passé trop souvent condamné à l’oubli. Ils gagnent aussi leur pari.

Les trois votes: