Les femmes n'ont jamais été aussi nombreuses à tenter leur chance à Berne. Les 1873 candidatures au Conseil national représentent une hausse de 5,8 points de pourcentage par rapport à 2015, portant leur part à 40,3%. La Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) voit dans ces chiffres le résultat de l'engagement des organisations féminines et des partis.
La proportion de femmes a d'ailleurs augmenté dans tous les partis sauf le PBD (- 1,2 point, à 31,4%). A l'instar de l'UDC et du PLR, il était déjà par le passé le parti comptant la plus faible part de femmes. Mais chez les deux derniers, cette proportion a augmenté de 6,6 points au PLR, à 37,3%, et de 3,2 points à l'UDC, à 22,1%, comme le relève une analyse statistique détaillée mandatée par la CQFQ.
D'après la commission, la progression est la plus forte chez les Vert'libéraux (+ 7,8 points, à 40,7%) et elle atteint 5,9 points au PDC, à 40%. Au PS et chez les Verts, la part de candidatures est même plus nombreuse que celle des candidats. A 51% (+ 4,1 points) au PS et à 55,4% (+4,8 points) chez les Verts.
Objectif parité
La CFQF se félicite du succès de la première étape de son projet "moitié-moitié" lancé l'an dernier, c'est surtout la seconde qui importe: faire élire les candidates afin d'atteindre l'objectif d'un parlement paritaire.
On en est loin, soulignent la commission et les cinq organisations faîtières représentant un million de femmes qui lui sont associées dans le projet. Les élues sont actuellement moins d'un tiers au National et occupent à peine 13% des fauteuils aux Etats.
Les efforts des organisations féminines n'ont pas porté pareillement dans tous les cantons. Sur les 20 qui votent au scrutin proportionnel, seul Schwyz a vu la part des candidatures diminuer, de 1,5 point. Les plus fortes hausses ont été observées dans les cantons de Neuchâtel, du Valais et de Thurgovie, entre + 10,4 et 15,1 points.
Romands moins paritaires
Au final certains cantons atteignent presque la parité, à l'image de Zoug (49,3% de femmes) ou Bâle-Ville (45,9%). A l'opposé, c'est à St-Gall et à Schaffhouse que les candidatures féminines sont en proportion les plus basses, à 32,9% respectivement 24,1%.
Plus généralement, la part de candidates est la plus élevée dans les cantons germanophones, à 40,8%. Elle s'établit à 39,4% en Suisse romande et à 36,2% au Tessin, précise encore la CFQF.