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Elections cantonales 2017: quels sont les scénarios probables pour le 19 mars?

Des scores serrés au premier tour, les grands bouleversements survenus entre les deux tours il y a quatre ans et des jeux tactiques compliqués laissent entrevoir la possibilité de quelques surprises le 19 mars. Nos scénarios probables et moins probables.

14 mars 2017, 16:44
/ Màj. le 14 mars 2017 à 17:44
Sept candidats pour cinq places... Quels sont les scénarios probables et moins probables.

Pour le second tour de l’élection au Conseil d’Etat, tous les scénarios sont encore possibles. Parce que le second tour est une nouvelle élection et avec moins de candidats et moins de listes.

Les pronostics sont difficiles à établir. Parce qu’au premier tour les candidats arrivés aux places 4-5 et 6 n’étaient séparés que par 3263 voix. Parce que les appels de gauche et de droite se multiplient pour faire tomber un tel ou pour favoriser tel autre. Parce qu’il est difficile de prévoir à quel point les citoyens vont suivre les tactiques électorales élaborées par des stratèges plus ou moins crédibles demandant des votes contre nature.

Les pronostics sont d’autant plus difficile à établir que de nombreux comportements sont indiqués, mais qu’il est impossible d’en quantifier l’ampleur. Par exemple, combien de Haut-Valaisans voteront pour Frédéric Favre dans le but de barrer la route à Stéphane Rossini, alors que le Haut ne donne habituellement qu’une poignée de voix au PLR? Combien de PLR vont suivre Philippe Nantermod et ajouter «les ennemis» historiques PDC sur leur liste? Impossible de le dire. Aucun sondage n’aide à voir plus clair. Tout semble possible.

 

Hypothèse la plus probable: trois PDC élus

 

  

 

 

Le scénario prévoyant l’élection de trois PDC semble le plus probable. Plusieurs éléments viennent appuyer cette thèse.

Tout d’abord, les trois candidats démocrates-chrétiens ont obtenu  au premier tour plus de 15 000 voix d’avance sur la quatrième, en l’occurrence Esther Waeber-Kalbermatten. Le 5 mars, le PDC a démontré son unité. Il y a de forte chance que ce qui était vrai au premier tour le reste pour le second.

Ensuite plus aucun parti ne semble contester, pour cette fois, la présence de trois PDC au Gouvernement. Au contraire, des personnalités de plusieurs partis en appellent ouvertement à voter PDC. C’est le cas, par exemple, du candidat Jean-Michel Bonvin (Centre gauche PCS) qui appelle à voter pour les 3 PDC en plus des deux candidats PS ou «l’Appel du 19 mars», qui milite pour le retour du PLR au Conseil d’Etat, recommande de voter, aussi, pour les trois PDC. Tous ceux qui craignent l’arrivée de deux socialistes au Gouvernement n’ont pas d’autre choix que de voter PDC.  A cela s’ajoute le fait que Christophe Darbellay soit déjà élu en raison des dispositions de la Constitution cantonale qui impose d’avoir un élu par région constitutionnelle.

Mais qui va accompagner les trois démocrates-chrétiens au Gouvernement dès le 1er mai?

 

Hypothèse confirmation du 1er tour: 3 PDC, 2 PS

 

     

  

 

Au premier tour, un Conseil d’Etat composé de trois PDC et de deux socialistes est sorti des urnes. Pourquoi un tel scénario ne se reproduirait-il pas au second tour?

Le Haut-Valais va voter massivement pour sa candidate Esther Waeber-Kalbermatten, comme il l’a fait au second tour il y a quatre ans. La famille C du Haut a même ouvertement appelé à voter pour elle, alors que Roberto Schmidt n’a pas caché son soutien. Un mouvement de femmes, hors partis, s’est mobilisé en sa faveur dans le Valais romand. La conseillère d’Etat sortante semble dès lors quasiment intouchable.

Reste la question de savoir si Stéphane Rossini est capable de conserver sa cinquième place. Le bond que doit faire Frédéric Favre pour rattrapper le retard d’un peu plus de 10 000 voix n'est pas facile à réaliser. Par contre, oskar ffreysinger a moins de 2000 voix de retard à combler par rapport à Stéphane Rossini, un handicap qui paraît plus facilement rattrapable. Sauf que tout le monde, mis à part son parti, semble ligué contre le conseiller d’Etat UDC avec un mouvement anti-Freysinger qui appelle à mettre un maximum de noms sur les listes. Des éléments favorables à Stéphane Rossini tout comme son trend du 1er tour. 

 

L'hypothèse du PDC qui vote... PLR: 3 PDC, Frédéric Favre et Esther Waeber

 

  

  

 

Frédéric Favre a conscience que son élection serait un véritable exploit, puisque lui l’homme qui est quasiment né à la politique avec cette campagne, il doit vaincre deux ténors de dimension nationale que sont Stéphane Rossini et Oskar Freysinger. Il doit combler un retard de 10 000 voix sur le premier, qui vient du même district que lui, et 8000 sur le Saviésan.

Le PLR sait que pour retrouver un fauteuil au Gouvernement, il a besoin de l’appui du PDC. Ce dernier pourrait être tenté par cette composition qui donnerait un gouvernement de centre droit. De plus, ils se retrouveraient avec une socialiste des plus pragmatiques qui a déjà démontré son esprit collégial et un nouveau venu en politique.

Frédéric Favre pourrait bénéficier d’un coup de pouce inattendu… celui du Haut-Valais. Pour protéger sa candidate Esther Waeber-Kalbermatten face à Stéphane Rossini, le Haut pourrait appuyer le PLR.

C’est le scénario soutenu par un nouveau collectif apparu sur Facebook: l’appel du 19 mars, appuyé, entre autres, par le conseiller national Philippe Nantermod (PLR).

 

L'hypothèse du statu quo (ou presque): 3 PDC, 1 UDC, 1 PS

 

  

  

 

Après des mois de campagne, le Valais pourrait se retrouver avec un Conseil d’Etat quasiment identique à celui d’aujourd’hui avec 3 PDC, 1 PS et un UDC. Tout ça pour ça, en fin de comptes. Ce scénario n’a rien d’improbable. Il suffit qu’Oskar Freysinger gagne 2000 voix par rapport à Stéphane Rossini et il reprend sa place au Gouvernement. David Biner, rédacteur en chef adjoint du Walliser Bote estime que l’homme au catogan a une marge de progression de 3-4000 voix dans le Haut. C’est relativement peu, mais cela pourrait suffire, parce que Stéphane Rossini a très peu de chance de progresser dans le Haut où les socialistes sont très peu nombreux et où il est vu comme le concurrent d’Esther Waeber-Kalbermatten. Cette dernière a plus que chances que Stéphane Rossini d’être élue, car elle sera plébiscitée par tous les partis dans le Haut. Elle aura aussi l’avantage sur son colisiter d’être soutenued’être soutenue par un mouvement officiel, celui de Solidarité Femmes.

Il est aussi possible que la conseillère d’Etat sortante cède son siège à son camarade de parti. Après tout, il n’y a eu que 1332 voix d’écart entre les deux. Cela dépendra, en partie, de l’unité de la gauche au 2e tour, une unité qui a fonctionné le 5 mars. 

 

Le scénario du virage à droite: 3 PDC, Oskar Freysinger et Frédéric Favre

 

  

  

 

Après le succès des deux candidats socialistes au premier tour, un scénario d’un Gouvernement complètement de droite semble difficile à imaginer. Sans doute. Sauf si la perspective d’avoir un Conseil d’Etat composé de deux socialistes a fait peur à une partie de l’électorat de droite et du centre droit.

Une des questions qui se pose est: qui a voté les deux socialistes au premier tour? Certains UDC avouent avoir ajouté Stéphane Rossini sur leur liste au premier tour dans le but d’éjecter Esther Waeber-Kalbermatten et donner une chance à Sigrid Fischer-Willa. Ceux-là ne renouvelleront pas leur vote au second tour...

Ceux qui, au premier tour, ne voulaient pas d’un virage à la droite de la droite, et qui ont soutenu ceux qui pouvaient barrer la route à Oskar Freysinger, voient qu’au deuxième tour l’UDC (ou Ensemble à droite) ne peut plus prendre le pouvoir en n’ayant plus qu’un seul candidat, affaibli au demeurant. De cette manière, cet électorat peut modifier son bulletin et passer d’un vote anti-Freysinger au premier tour à un vote de droite. Des militants PDC ont déjà affirmé sur les réseaux sociaux qu’ils n’allaient pas soutenir un socialiste au second tour.

 

Le scénario surprise: le PDC perd un siège

 

Roberto Schmidt craint que les candidats PDC reculent au second tour. Dans ses cauchemards, il les voit passer des trois premiers rangs du premier tour aux places 4-5-6. Bien entendu, ce discours contient un aspect électoral; c’est un appel à ne pas relacher l’effort. Mais la crainte, même petite, est bien réelle.

Le PDC qui a obtenu 15 000 voix d’avance le 5 mars sur ses  plus proches poursuivants a de la marge. Elle paraît même énorme. Le parti pourrait toutefois être menacé en cas de démobilisation de ses troupes et/ou si les électeurs démocrates-chrétiens décidaient d’accorder leurs voix par milliers à l’un ou l’autre candidat d’autres partis pour arbitrer des duels ou pour faire pencher la balance.

Il y a quatre ans, les trois candidats PDC, qui avaient pourtant été dépassés au premier tour par Oskar Freysinger, ont perdu entre 4 et 5000 voix entre les deux tours, alors que le candidat UDC en gagnait 3000 et qu’Esther Waeber-Kalbermatten progressait de 13 000 voix! Pour qu’un PDC ne soit pas élu, il faut donc une forte progression d’Esther Waeber, mais aussi des trois candidats qui se battent pour la cinquième place. Avec évidemment un recul de la mobilisation PDC.

Cette année, Christophe Darbellay est déjà élu, par la grâce de la Constitution. Roberto Schmidt, largement soutenu dans le Haut-Valais, semble intouchable. Deux constats qui ont de quoi démobiliser l’électorat démocrate-chrétien, alors que tous les autres partis ont toutes les raisons de s’engager à fond. Les socialistes ont la chance, unique et historique, de placer deux des leurs au Gouvernement, que le PLR voit que son candidat conserve une lueur d’espoir de reconquérir l’exécutif cantonal et que l’UDC doit se mobiliser pour conserver un siège qui lui a virtuellement échappé au premier tour.

Le scénario gagnant sera connu dimanche 19 mars vers 15h.

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