Elle évoque l’esthétique des os. D’une carcasse. La voix rauque de son père, chasseur dans le Lötschental, gronde pour acquiescer. L’homme nourrit un profond respect «pour les bêtes». Fusil sur l’épaule, Pius Ebener sillonne les forêts de sa région natale depuis toujours. Il en possède d’ailleurs une partie. Et cette fascination pour le monde animal a ricoché jusque dans l’ADN de sa fille, Andrea.
«J’entretiens un lien privilégié avec la nature et j’admire ses forces», sourit-elle. «A l’âge de 10 ans, j’accompagnais déjà mon père à la chasse. Je pouvais rester des heures à observer la forêt et sa faune.» Contempler la vie puis côtoyer son absence. «A la maison, il y avait souvent des carcasses d’animaux. Cette proximité avec la mort a clairement influencé mon travail.» Elle voit «le beau» et non le sinistre. Un crâne de cerf est d’ailleurs encré au bas de son ventre. «C’est la réplique...