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Valais: le personnel soignant réclame une prime coronavirus

Fragilisé par la deuxième vague de Covid-19, le personnel soignant attend des marques de reconnaissance tangibles. Les syndicats appellent de leurs vœux le versement d’un salaire supplémentaire et un meilleur respect de la santé du personnel.

26 oct. 2020, 17:00
Mobilisation du secteur de la santé, pour une prise en charge de qualité et le respect de la santé du personnel. De g. à dr.: Nathalie D'Aoust-Ribordy (SS/VPOD), Laurent Mabillard (SCIV, syndicats chrétiens), Barbara Pfister (SCIV, syndicats chrétiens) et Daniela Pollinger (Syna).

«Les cafés offerts et les témoignages de remerciement, cela ne suffit plus. Et de loin pas!» Représentant des syndicats chrétiens SCIV, Laurent Mabillard s’est présenté ce lundi devant la presse pour relayer le ras-le-bol du personnel soignant valaisan. «Nos politiques ont botté en touche les demandes d’une vraie reconnaissance.»

La santé frise l’implosion

En pleine recrudescence de cas de Covid-19, les syndicats ont donc fait front uni pour défendre la cause du personnel soignant. «La crise du coronavirus est un révélateur supplémentaire d’un secteur sanitaire à la dérive, qui frise l’implosion», lâche Nathalie D’Aoust-Ribordy, porte-parole du Syndicat des services publics (SSP-VPOD). 

Concurrence malsaine entre hôpitaux publics obligés de soigner tous les maux et cliniques privées qui ont tout loisir de faire le tri des opérations; impératif de rentabilité et de performance; politique d’austérité imposée par la première vague de coronavirus du printemps dernier: tout cela a fragilisé un peu plus les hôpitaux et un système sanitaire qui avaient beaucoup investi dans de nouvelles infrastructures, mais peut-être pas assez dans l’accompagnement du personnel.

Détresse et stress

Résultat, ces établissements doivent aujourd’hui composer avec des surcoûts forcément inattendus. «C’est l’exemple de trop qui démontre le manque de vision en matière de financement des secteurs de la santé», regrette Barbara Pfister de la SCIV.

Face à cette situation de «détresse et grand stress», le secteur parapublic valaisan de la santé avance des revendications claires, calquées sur les requêtes d’un système sanitaire suisse égalitaire devant une crise sans précédent. «Nous attendons une véritable prise de conscience politique, également au niveau cantonal», avance Nathalie D’Aoust-Ribordy. Mais plus concrètement? «Le personnel soignant doit toucher une prime Covid sous la forme d’un salaire mensuel supplémentaire», avance Barbara Pfister.

Manifs annulées en Valais

Autres revendications formulées également par Daniela Pollinger, représentante de l’autre syndicat, SYNA: «La mise en place d’une vraie conciliation entre travail et vie de famille au travers de véritables solutions de garde.» L’Hôpital du Valais – l’un des plus gros pourvoyeurs d’emplois du canton – n’aurait ainsi pas encore mis en place un système de crèches susceptible de soulager des professionnels de la santé aux abois.

«Une dotation des effectifs et un ratio personnel/patients en adéquation avec les réalités des besoins et un stop à l’introduction d’un système horaire exigeant toujours plus de flexibilité», telles sont, notamment, quelques-unes des requêtes que le SCIV, la SSP et Syna entendent mettre en avant à l’occasion de cette semaine de mobilisation du secteur de la santé.

Une action de revendication qui ne trouvera que peu d’écho dans les rues valaisannes. «Deuxième vague de coronavirus oblige, nous avons dû annuler plusieurs actions de sensibilisation, notamment ce mardi dans le Haut-Valais», regrette Laurent Mabillard. Le Valais, comme d’autres cantons, va donc devoir se contenter de la grande mobilisation prévue le 31 octobre, dès 14 heures, sur la place Fédérale de Berne, pour finir de sensibiliser l’opinion publique et faire entendre les voix du personnel soignant.
 

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