Après Neuchâtel et le Jura dimanche soir, le Valais devrait décréter l’état d’urgence ce lundi. «Nous nous réunissons à 7 heures avec le Conseil d’Etat et cette décision est effectivement imminente», affirme le président du gouvernement Roberto Schmidt.
Mesures pas suivies par tous
Elle impliquerait par rapport à celles déjà drastiques de vendredi l’ouverture uniquement des magasins d’alimentation et des pharmacies. Tous les autres commerces fermeraient, dont les restaurants et les hôtels. «Le problème est qu’une partie de la population ne suit pas les recommandations de vendredi. On a vu par exemple un peu partout en Suisse des images de gens qui étaient en fête samedi soir. Ce n’est pas possible en pleine progression du virus», poursuit le chef du gouvernement. En effet, alors qu’une cinquantaine de cas étaient diagnostiqués en Valais samedi soir, ce nombre aurait atteint les 90 dimanche, même si l’OFSP n’a pas donné de détail par canton.
Cohérence dans l’ensemble du canton
Autres problèmes, les directives émises pour les établissements publics sont parfois difficiles à appliquer. Du côté des villes et des autres communes du canton, ces problèmes ont été soulevés dimanche avec plusieurs membres du gouvernement. «Nous avons évidemment partagé ces soucis et le plus important est de rester cohérent sur l’ensemble de notre territoire. Nous allons prendre une décision unique et éviter d’avoir des décrets communaux», explique Christophe Darbellay, qui lui aussi a pu constater une difficulté de mise en œuvre des mesures chez certains. «La communication de vendredi a eu une véritable effet. Le Valais s’est ralenti en quelques heures. Et heureusement que nous avons décidé de fermer les stations. Mais il y a encore toute une partie de la population qui n’a pas pris conscience de l’importance de respecter ces mesures. Il faut donc passer au stade suivant.»
Fermeture aux frontières redemandée
Le Conseil d’Etat valaisan est également pour la fermeture des frontières «en laissant passer les marchandises nécessaires, mais en demandant aux 4000 frontaliers qui travaillent dans notre canton de choisir entre rester sur le lieu de travail ou le lieu de vie», explique Frédéric Favre, qui affirme que le canton a réitéré sa demande auprès du Conseil fédéral. Celui-ci n’a en effet pas décidé de fermer complètement les frontières, mais d’y appliquer des contrôles stricts. «On ne peut pas dans un même temps interdire des réunions de plus 50personnes et laisser passer autant de monde aux frontières. La Lonza par exemple a déjà commencé à trouver des solutions pour ses employés italiens. C’est important», poursuit Frédéric Favre.
Industries et banques pas concernées
Après l’imminente décision d’état d’urgence, il faudra ensuite la faire appliquer. Et là, les délais ne peuvent pas être les mêmes entre les restaurants, les magasins et les hôtels. «Il faut que les employés puissent rentrer chez eux et pour certains, cela peut impliquer l’organisation d’un déplacement ou d’un voyage. Mais le but est bien de le mettre en œuvre le plus rapidement possible», explique Christophe Darbellay.
En revanche, pour l’instant, il n’est pas du tout question de toucher à d’autres pans de l’économie comme l’industrie ou les banques.