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Transport aérien: Swiss s’apprête à finir l’année dans le rouge

La compagnie aérienne Swiss a subi sur les neuf premiers mois de l’année une perte d’exploitation de 414,7 millions de francs, contre un bénéfice de 489,6 millions un an plus tôt, a-t-elle annoncé jeudi.

05 nov. 2020, 07:43
/ Màj. le 05 nov. 2020 à 10:37
Face à la crise engendrée par le Covid-19 et les restrictions de voyages décrétées au niveau mondial, le nombre de passagers transportés s'est effondré de 69,8% à 4,3 millions de voyageurs (ILLUSTRATION).

La compagnie aérienne Swiss, lourdement affectée par la pandémie de coronavirus, a creusé ses pertes sur les neuf premiers mois de l’année et s’attend à finir l’exercice dans le rouge. Pour faire face au plongeon des recettes et du nombre de passagers, la filiale de Lufthansa va sabrer dans ses coûts.

Entre janvier et fin septembre, le transporteur national a subi une chute du chiffre d’affaires de 61,8% à 1,54 milliard de francs, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Face à la crise engendrée par le Covid-19 et les restrictions de voyages décrétées au niveau mondial, le nombre de passagers transportés s’est effondré de 69,8% à 4,3 millions de voyageurs.

Les mesures visant à endiguer la pandémie mondiale de coronavirus continuent de pénaliser très fortement le transport aérien international, y compris Swiss
La compagnie Swiss

La perte d’exploitation, qui atteignait déjà 266,4 millions de francs au premier semestre, s’est creusée à 414,7 millions sur les neuf premiers mois de l’année. A titre de comparaison, Swiss avait dégagé sur la même période l’année dernière un bénéfice opérationnel de 489,6 millions.

«Les mesures visant à endiguer la pandémie mondiale de coronavirus continuent de pénaliser très fortement le transport aérien international, y compris Swiss», a déploré la société. Après un léger mieux pendant l’été, l’activité aérienne a de nouveau ralenti à partir de mi-août.

Selon le directeur financier Markus Binkert, Swiss est parvenue «à minimiser les sorties de fonds au troisième trimestre. Malgré l’environnement de marché extrêmement difficile, nous gardons le cap en termes de prêts bancaires. La liquidité de l’entreprise n’est donc pas menacée».

 

 

Fin octobre, la compagnie aérienne avait indiqué encore disposer à la fin de l’année de plus de 1 milliard de francs issus du crédit d’urgence accordé par la Confédération. Au printemswps, le Parlement avait donné son feu vert à un crédit coronavirus de 1,5 milliard. L’emprunt est cautionné à hauteur de 85% par la Confédération. La totalité du capital-actions de Swiss a été apportée en garantie.

Pour pallier à cette situation, l’entreprise basée à Kloten près de l’aéroport zurichois a lancé un vaste programme de restructuration. Les projets d’investissements non urgents ont été gelés, ainsi que les embauches.

Swiss a également introduit des modèles de temps partiel assortis d’une baisse de salaire ainsi que des départs en retraite anticipée. Avec les départs naturels, ces mesures vont se traduire par la suppression d’environ 1000 postes sur deux ans. D’autres mesures, non précisées, sont à l’étude.

Anciens Airbus rangés sur le tarmac

Le transporteur helvétique a par ailleurs temporairement retiré du service 28 Airbus A320 d’ancienne génération pour ne garder que des avions plus performants et moins gourmands en kérosène comme les A220 et les A320 neo.

Le programme d’hiver de la compagnie aérienne sera encore raboté et la direction s’attend d’ici la fin de l’année à creuser davantage ses pertes. Avec la deuxième vague de Covid-19, la demande continue de baisser au quatrième trimestre.

«Pour la première fois depuis 15 ans, Swiss s’apprête ainsi à clôturer son exercice sur un résultat négatif», a déploré la compagnie aérienne, dont le patron Thomas Klühr va abandonner les commandes en fin d’année. Son successeur doit être désigné prochainement.

Pour la première fois depuis 15 ans, Swiss s’apprête ainsi à clôturer son exercice sur un résultat négatif
Thomas Klühr, patron de Swiss

Pour le directeur général sortant, il est «peu probable que le secteur aérien se remette de la pandémie tant que celle-ci ne sera pas endiguée et tant que les interdictions d’entrée et les mesures de quarantaine sous leur forme actuelle ne seront pas levées».

Face à ces difficultés, M. Klühr a appelé à l’instauration urgente d’«un cadre cohérent, stable et propice à la mobilité».

La maison-mère Lufthansa, sauvée de la faillite par l’Etat allemand, ne va guère mieux. Le groupe a enregistré au seul troisième trimestre une perte nette de 2 milliards d’euros (2,1 milliards de francs).

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