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Tourisme & COVID-19: l’occasion de changer de paradigme, le billet de Christophe Clivaz

Après un temps d’arrêt démocratique, la politique reprend vie un peu partout, surtout à Berne. Nos élus aux Chambres fédérales prennent la plume pour rendre compte de leur travail et donc de vos préoccupations. Loin du perchoir, entre la session extraordinaire qui vient de s’achever et celle qui débute en juin, ils s’installent, un temps, à notre Tribune libre. Un rendez-vous à retrouver durant les quatre prochaines semaines, le mercredi et le vendredi.

20 mai 2020, 05:30
Christophe Clivaz, conseiller national.

Le mot d’ordre dans les milieux du tourisme a toujours été de favoriser les déplacements, en particulier via le secteur aérien. Ce dernier, grâce notamment à un soutien important des pouvoirs publics (pas de taxe sur le kérosène, pas de TVA sur les billets internationaux, subventionnement aux infrastructures aéroportuaires), ainsi qu’au développement des vols low cost, a connu ces 40 dernières années une progression exponentielle parallèle à celui du tourisme international. Le paradigme était simple : plus les déplacements sont bon marchés et rapides, plus il y aura de visiteurs et plus les régions touristiques en bénéficieront.

C’est ce paradigme que remettent en cause les sévères restrictions de déplacement découlant de la gestion de la crise du COVID-19. Un véritable choc pour la branche touristique mais aussi une chance unique de réinventer notre tourisme et de changer de paradigme. Certains espèrent revenir le plus rapidement possible à la situation d’avant. Autrement dit à un tourisme responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Ces gaz à effet de serre qui péjorent les conditions de production de notre offre touristique en rendant la neige plus rare, en faisant disparaître nos glaciers et en augmentant les risques naturels en montagne. 

Pour cette année 2020, il est à peu près certain que le tourisme international ne reprendra pas. Le défi pour le secteur touristique est donc de convaincre les Suisses de voyager dans leur pays cette année afin de limiter la casse au niveau économique. Mais le véritable enjeu est bien à moyen terme de fidéliser cette clientèle domestique, quasi captive cette année, par une offre de qualité, originale et adaptée à ses besoins. Dans un contexte où de plus en plus de personnes sont conscientes du lourd impact climatique du trafic aérien, et tenant compte du fait que les prix des vols augmenteront ces prochaines années, l’avenir du tourisme suisse est à la proximité, au marché domestique ainsi qu’aux marchés européens vers lesquels il faut encore améliorer les dessertes ferroviaires, les trains de nuit notamment. 

Donner le goût aux habitants de ce pays de (re)découvrir la Suisse : l’expérience nous attend juste là derrière notre porte ! D’ailleurs cet été, plutôt que de partir en Italie ou France voisine, j’irai faire un séjour dans le Haut-Valais. Et vous, vous visiterez aussi le Valais et la Suisse ?
 

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