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Raclette du Valais AOP: la production réduite de 20% pour éviter la chute des prix

Le raclette du Valais AOP ne pouvant plus s’écouler dans les stations et bistrots du canton en raison des mesures anti-coronavirus, l’interprofession a décidé de réduire la production de 20% en avril et en mai.

24 avr. 2020, 17:00
Le raclette du Valais AOP revoit sa production à la baisse.

«Le Valais arrête de produire du fromage à raclette AOP durant deux semaines.» Directeur de l’Interprofession Raclette du Valais AOP (IPR), Urs Guntern confirme une information de Rhône FM. Le comité de l’IPR a dû prendre cette mesure pour stabiliser le marché.

Deux semaines sans production à tour de rôle

L’ IPR a donc décidé de réduire de 20% la production de ses spécialités en avril et en mai. Sur l’ensemble de l’année 2019, notre canton avait comptabilisé 2394 tonnes de fromage au lait cru, le raclette représentant 80,5% de ce total (1928 tonnes).

«Les 24 fromageries du canton labellisées AOP ont accepté ce coup de frein de la production qui s’effectue à tour de rôle, selon un tournus arrêté par les régions.» Avec d’importantes incidences financières à la clé. «Le lait qui ne peut plus être transformé en fromage à raclette AOP doit être vendu au prix du lait dans le segment B, à des fins industrielles, pour servir à produire des yogourts, de la crème, du beurre ou de la poudre de lait», précise Urs Guntern. 

Or, le prix payé par l’industrie laitière est infiniment plus bas que celui négocié avec les fromageries valaisannes. «On passe de 45 centimes le litre à 75 centimes, voire 1 franc pour un raclette du Valais AOP», explique Eddy Baillifard, vice-président de l’IPR.

Eviter les prix cassés

L’interprofession espère ainsi pouvoir éviter de saturer les caves à fromage du canton et de voir les prix de vente des meules s’effondrer. La fin prématurée de la saison hivernale dans nos stations de ski, la fermeture des bistrots et l’annulation de toutes les manifestations porteuses comme la finale nationale de la race d’Hérens privent en effet la profession de ses plus importantes pistes d’écoulement. Que les ventes dans les grandes surfaces demeurées stables ne parviennent bien sûr pas à compenser.

«Pour mon seul commerce, le manque à gagner représente plus de 80% de mon chiffre d’affaires habituel, puisque je ne vends plus qu’en vente directe et sur mon shop en ligne», confie Eddy Baillifard qui est aussi le patron de Raclett' House Chez Eddy, à Bruson.

A lire aussi: Les fromages ont aussi leurs médailles, mais ces distinctions valent-elles de l’or? Réponses après la divulgation du palmarès 2019

C’est que le fromage à raclette résiste beaucoup moins bien à la crise du coronavirus que le gruyère par exemple, dont les ventes n’ont pas faibli ces dernières semaines. «Logique: le raclette est un fromage de fête et de partage, que l’on adore déguster dans les grandes occasions qui nous manquent tant actuellement», explique Eddy Baillifard.

L’ambassadeur du raclette valaisan le plus médiatisé espère que ces événements majeurs et rassembleurs pourront bientôt retrouver droit de cité. «La Foire du Valais est, par exemple, une exceptionnelle vitrine pour nos fromages AOP. Rien que sur mon stand, on écoule pas moins de 10 000 raclettes durant dix jours», confie Eddy Baillifard. 

En savoir plus: Raclette du Valais AOP: l’original

 

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