Méprisé, incompris, abandonné… Le milieu culturel en Suisse souffre comme jamais des tours de vis successifs imposés par la Confédération et les cantons. L’interdiction des manifestations publiques et la fermeture des institutions ont fait l’effet d’un coup de massue alors que les artistes s’escrimaient à trouver des solutions pour survivre. Mais cette colère et ce sentiment d’exclusion sont-ils légitimes et quels en sont les ressorts? L’éclairage du sociologue de la culture et chercheur associé à l’Université de Lausanne (UNIL) Olivier Moeschler.
La colère des milieux culturels, vous la comprenez?
Tout à fait mais j’essaie de la relativiser et de la comprendre sur la base de la spécificité du secteur culturel et de son histoire. Son core business, c’est le symbolique. Or dans une société matérialiste comme la nôtre, on ne sait pas bien que faire du symbolique, on ne le reconnaît pas forcément à sa juste valeur. Plutôt que...