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Médicaments: pas de risque de pénurie à court terme liée au coronavirus

La pénurie de certains médicaments n’est pas spécifiquement liée au coronavirus. Si les pharmacies savent comment réagir à court terme, elles craignent les effets de la rupture de la chaîne d’approvisionnement dans les prochains mois.

03 avr. 2020, 17:00
Les pharmacies sont habituées à faire face à la pénurie de certains médicaments.

Des pharmacies sont en pénurie de certains médicaments. C’est l’expérience qu’ont pu faire certains de nos lecteurs. L’un deux en particulier, qui suit un traitement régulier au Dormicum, un puissant somnifère, s’est inquiété de devoir se rendre dans quatre points de vente pour pouvoir trouver son remède. Et n’a trouvé de quoi tenir que deux semaines.

Aussi inquiétante qu’elle puisse paraître, cette situation est observée depuis un à deux ans déjà. Et n’est donc pas spécifiquement liée à l’épidémie de Covid-19. «Des pénuries régulières interviennent pour environ 600 médicaments», explique Frédéric Schaller, vice-président de pharmavalais. «Ce sont principalement des produits bon marché.»

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Le marché suisse est trop petit

«Les autorités mettent une telle pression sur les prix que les industries sont incitées, dans certains cas, à se procurer les principes actifs en Chine ou en Inde», poursuit le Nendard. Conséquence: il arrive qu’un ou deux sites de production fournissent certains médicaments pour le monde entier.

Or, à l’échelle mondiale, le marché suisse ne représente pas grand-chose pour ces multinationales. «Pour l’industrie, les grands pays sont plus intéressants, c’est pourquoi nous ne sommes pas livrés en priorité», note Frédéric Schaller. «Ce d’autant plus que nous avons des exigences restrictives en termes d’emballages, comme, par exemple, l’obligation d’y faire figurer trois langues nationales ou la vignette de Swissmedic.»

Les solutions existent

Les pharmaciens sont donc habitués à une telle situation. Lorsque leur grossiste ne leur fournit pas de date de disponibilité pour un produit, il arrive qu’ils le commandent directement à l’étranger, principalement en France ou en Allemagne.

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Mais que faire si la pénurie touche aussi les pays voisins? Des solutions peuvent être trouvées, rassure Frédéric Schaller. «Nous prenons immédiatement contact avec le médecin traitant pour proposer un autre dosage et adapter la posologie en conséquence ou trouver une molécule proche.»

Le bon sens et la régularité

Le pharmacien recommande en outre une dose d’anticipation aux personnes qui suivent un traitement chronique. «En règle générale, il ne faut pas attendre le dernier comprimé pour se rendre en pharmacie», rappelle-t-il. Et d’ajouter qu’idéalement il faudrait toujours conserver une semaine de traitement en réserve.

Frédéric Schaller conseille aussi de se rendre régulièrement dans la même officine. «Cela rend le suivi plus facile. Connaître la fréquence à laquelle reviennent les patients peut permettre au pharmacien de prendre les devants.»

Nous vivons en grande partie sur les stocks constitués ces derniers mois. Nous ne verrons les conséquences de cette épidémie que dans deux ou trois mois.
Frédéric Schaller, vice-président de pharmavalais

Inquiétudes à moyen terme

L’arrêt temporaire des chaînes de production chinoises n’a pour l’instant pas d’incidence sur l’approvisionnement en médicaments. «Nous vivons en grande partie sur les stocks constitués ces derniers mois. Nous ne verrons les conséquences de cette épidémie que dans deux ou trois mois», estime le vice-président de la faîtière des pharmaciens.

Le risque? Que la liste de ces médicaments en pénurie augmente trop. «Si elle venait à atteindre les 1200 ou 2000 produits, cela pourrait devenir un problème de santé publique», conclut Frédéric Schaller.

 

Hydroxychloroquine et paracétamol: des pénuries évitées

Deux denrées médicales auraient pu manquer ces dernières semaines. La faute à la forte augmentation de leur demande dans le cadre de l’épidémie de Covid-19: l’hydroxychloroquine et le paracétamol. Heureusement, des mesures de limitations prises suffisamment tôt ont permis d’éviter les pénuries.

La première a été évoquée comme traitement potentiel au coronavirus et des études cliniques sont en cours pour valider son effet. «Pour l’instant, elle est réservée aux patients qui y ont recours de manière chronique depuis longtemps, pour d’autres indications», rappelle Frédéric Schaller, vice-président de pharmavalais.

Des mesures ont aussi été prises par la Confédération pour éviter la ruée vers la seconde, après que les anti-inflammatoires contenant de l’ibuprofène ont été déconseillés en cas d’infection. Depuis trois semaines, sa vente en automédication est ainsi limitée à une boîte par client.

 

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