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Les agriculteurs suisses ont suffisamment de saisonniers malgré le virus

Les agriculteurs suisses ont réussi à recruter assez de main-d’oeuvre pour les cueillettes, mais la pandémie de Covid-19 entraîne des coûts de production plus élevés.

07 mai 2020, 14:35
Pour la récolte des fraises, le fruit local occasionnant le plus de travail, quelque 5000 à 6000 travailleurs sont nécessaires.

Asperges, rhubarbes, tomates, carottes et fraises suisses commencent à arriver dans les assiettes des consommateurs, les exploitations agricoles ayant en grande partie pu recruter suffisamment de main-d’oeuvre, malgré la fermeture partielle des frontières causée par la propagation du coronavirus. La pandémie entraîne cependant des coûts de production plus élevés.

Pour le moment, il n’existe pas de problème majeur au niveau du recrutement de travailleurs saisonniers à l’étranger ou en Suisse.
Christian Schönbächler, de Fruit-Union Suisse

L’agriculture étant un secteur d’importance systémique, elle a pu continuer à engager des collaborateurs étrangers, malgré les inquiétudes observées au début de l’introduction des mesures de confinement mises en place par les différents gouvernements pour lutter contre la propagation du Covid-19.

Par ailleurs, nombre de personnes au chômage en Suisse ont également pu proposer leurs services notamment via des plateformes comme Coople et agrix.ch.

5000 à 6000 travailleurs pour ramasser les fraises

Selon une étude menée en 2014, l’agriculture suisse a besoin d’environ 20’000 à 25’000 saisonniers étrangers chaque année. Ils viennent principalement de Pologne, du Portugal, de Roumanie et de France.

Pour la récolte des fraises, le fruit local occasionnant le plus de travail, quelque 5000 à 6000 travailleurs sont nécessaires. Pour l’ensemble des fruits produits en Suisse, jusqu’à 10’000 personnes peuvent être recrutés, illustre M. Schönbächler.

Recrutement plus complexe

Dans un contexte marqué par la fermeture des frontières occasionnée par la crise sanitaire, engager des saisonniers venant de l’étranger se relève cependant un peu plus compliqué que d’habitude. Muni d’un contrat de travail et depuis peu d’une autorisation de séjour, les collaborateurs peuvent entrer en Suisse mais les agriculteurs doivent aller les chercher à la frontière, le chauffeur du véhicule ayant transporté ces personnes devant rester de l’autre côté de la frontière, souligne Markus Waber.

Pour les travaux dans les vignes, l’association Agri Genève a quant à elle fait venir 363 effeuilleurs du Portugal, via quatre vols réguliers de Swiss et un charter entre mai et juillet, selon la compagnie aérienne.

Des coûts en hausse

Davantage de dépenses pour le recrutement du personnel et une cueillette moins abondante causée par l’application des mesures d’hygiène recommandées par l’Office fédéral de la Santé Publique entraînent des coûts de productions plus élevés, met en exergue la faitière Fruit-Union Suisse.

Les négociations de prix sont en cours et seront publiées ce 7 mai.
Christian Schönbächler, de Fruit-Union Suisse

Le secteur espère également que la réouverture des marchés et des restaurants le 11 mai apportera une bouffée d’oxygène pour l’écoulement des légumes et fruits suisses.

«Les détaillants achètent normalement 60% des légumes produits en Suisse, les 40% restants sont destinés aux restaurants, marchés, ventes directes et à la transformation», explique M. Waber. «En raison de la fermeture des restaurants, les exploitations agricoles ont vendu leurs légumes directement aux consommateurs, à des petits magasins ou des plateformes de négoce», ajoute-t-il.

Nonobstant la crise du Covid-19, la récolte des fruits et légumes s’annonce bonne pour l’instant. Il est cependant encore trop tôt pour des pronostics sur toute la saison. En 2019, environ 450’000 tonnes de légumes suisses et 6836 tonnes de fraises ont été produites.

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