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Le Valais se retrouve avec 6251 logements vides

Le baromètre immobilier BCVs-CIV montre que le taux de vacance valaisan atteint un niveau record et que le coronavirus fait augmenter le prix des villas.

06 nov. 2020, 11:30
/ Màj. le 06 nov. 2020 à 16:27
En une année, 3000 nouveaux logements ont été construits en Valais.

Il n’y a jamais eu autant de logements vides en Valais. Le 1er juin dernier, il y en avait 6251, soit près de 900 de plus qu’à la même date en 2019, selon la dernière livraison du baromètre immobilier BCVs-CIV dévoilé vendredi lors d’une conférence de presse en ligne.

Le taux de vacance a passé de 2,1% à 2,4% en un an, (contre 1,7% en moyenne nationale). Le Valais s’éloigne donc passablement du taux jugé idéal de 1,5%, qui permet à la fois de ne pas avoir de pénurie ni de logements qui restent inoccupés trop longtemps.

Ce phénomène de vacance touche principalement les appartements à louer (4200 sont vides en Valais), les appartements à vendre (1500 sont vides) alors que le taux reste très faible dans l’univers des villas (0,8%).

Sierre et Martigny très touchées

Tout le canton ne vit pas la même situation. Les villes de Sierre (taux de vacance de 6,1%) et de Martigny (5,2%) sont particulièrement touchées par le phénomène des logements vides. Elles en totalisent plus de 1000 à elles deux. Par contre, le Haut-Valais n’est pas concerné, Brigue et Viège ayant des taux respectifs de 1,3 et 1,2%. La situation est bonne dans les communes touristiques, selon le baromètre immobilier.

En cause: l’investissement des assurances et des caisses de pension

Cette multiplication des logements vides s’explique d’abord par l’attrait de l’immobilier pour les investisseurs institutionnels, qui peinent à obtenir des rendements suffisants dans un contexte de taux négatifs. Le deuxième élément est démographique. Après des années d’accroissement spectaculaire de la population valaisanne, on assiste maintenant à un certain tassement, en lien avec une immigration moins importante.

«L’augmentation du taux de vacance est principalement due au nombre important de nouveaux logements (plus de 3000) mis sur le marché en un an par les compagnies d’assurance et les fonds de pension surtout, alors que le canton n’a enregistré que 2000 habitants supplémentaires dans le même laps de temps», expliquent la BCVs et la Chambre immobilière du Valais.

Il y a un risque que cela continue

Malgré le nombre de logements vides qui se trouvent déjà sur le marché, les investisseurs sont toujours intéressés à construire, puisque le marché immobilier leur permet d’obtenir un rendement intéressant malgré tout. Pour ces acteurs, le Valais reste attractif en raison des prix, qui restent largement inférieurs à ceux pratiqués dans le bassin lémanique.


Le coronavirus provoque une augmentation du prix des villas

Le prix des villas a augmenté de 0,8% en Valais en six mois, selon le baromètre immobilier BCVs-CVI. Les experts établissent un lien entre ce phénomène et la situation sanitaire en cours. «La maison individuelle proche de la nature a la cote, d’autant que les prix sont moins élevés à la campagne ou en périphérie et que le télétravail se développe.»

Ce phénomène est accentué par le coronavirus, mais il s’inscrit aussi dans une tendance à plus long terme. Selon le professeur Donato Scognamiglio, directeur de la société de conseil immobilier CIFI qui a réalisé l’indicateur, «il y a une tendance que l’on constate depuis cinq ans: les gens cherchent à sortir des villes» et à s’installer en périphérie.
Pour lui, «la villa n’est pas du passé», elle est plus attractive aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été.

«Les régions rurales vont profiter du home office. Le Valais va en profiter», conclut Donato Scognamiglio.
 
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