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La Simplonhalle prête à accueillir le Grand Conseil valaisan

Les députés valaisans siégeront à la Simplonhalle de Brigue dès lundi, coronavirus oblige.

12 juin 2020, 14:14
Siéger à la Simplonhalle coûte 60 000 francs supplémentaires, dont la moitié pour les équipements.

Les 130 parlementaires valaisans ont dû abandonner la vieille ville de Sion afin de siéger dans les règles de l’ère du coronavirus. Ils reprennent leurs travaux lundi à Brigue dans la Simplonhalle pour une session bien encadrée.

La salle haut-valaisanne disposait déjà de certains équipements, dont le Wi-Fi, indiquent le président du Parlement cantonal Gilles Martin et le chef du service parlementaire Claude Bumann, au centre d’une halle encore vide mais quadrillée par des tables et des chaises bien alignées à distance réglementaire pour expliquer leur choix. Et puis, symboliquement, tenir une session à Brigue, c’est aussi un joli geste envers la minorité du canton.

Cette aventure hors des murs de Sion coûte 60 000 francs supplémentaires, dont la moitié pour les équipements. «On s’en sort bien», note le président. La ville de Brigue offre la location, les pharmacies valaisannes le désinfectant que chaque élu aura à portée de main.

Vote à main levée

Canton bilingue oblige, la traduction simultanée est maintenue. Il a en revanche fallu renoncer aux boutons de vote électronique. Trop compliqué et trop cher à mettre en place. Le vote se fera donc à main levée, pour autant que les députés acceptent en début de semaine la dérogation prévue à cet effet… à main levée. Cela ne devrait pas poser de problème: les chefs de groupes ont déjà donné un avis favorable.

«Nous ne compterons précisément qu’en cas de résultats serrés ou sur demande», souligne Gilles Martin. Dans ce cas, et pour faciliter le travail des assesseurs, les parlementaires donneront leur avis en se levant ou en restant assis. Pour éviter que cela ne se produise trop souvent, les deux hommes ont soigneusement choisi les objets qui seront passés en revue durant ces quatre jours de séances.

Choix strict des objets

Et ils ont «dû se montrer stricts». A l’ordre du jour sont agendés les objets tournés vers le futur qui vont aussi permettre de donner du travail aux entreprises valaisannes affectées par la crise sanitaire des derniers mois. Ainsi, ce ne sera pas moins de 324 millions de francs d’investissement qui seront discutés.
«Pas question de passer la session à demander des comptes au gouvernement sur la manière dont l’argent a été géré durant la crise. Cette semaine, il faut aller à l’essentiel», argue le démocrate-chrétien Gilles Martin qui passera le témoin tout au début de la session au socialiste Olivier Turin.

La crise a affecté la bonne marche du parlement et une soixantaine de dossiers qui doivent être bouclés d’ici à la fin de la législature sont en attente. Seuls trois étaient prêts à être intégré à l’ordre du jour de cette session. «Les autres sont toujours en phase d’étude au sein des commissions, qui n’ont pas non plus pu suivre un calendrier habituel», relève Gilles Martin.

Deux dossiers seront discutés. «Ils ont été choisis parce qu’ils devraient donner lieu à relativement peu d’amendements et donc à peu de votes», explique le président sortant. «Nous voulions absolument éviter tout texte qui pouvait provoquer beaucoup de mouvements dans la salle», renchérit Claude Bumann.

Pas une première

Le Conseil d’Etat s’exprimera en début de session pour évoquer la pandémie et les diverses mesures organisationnelles mises en place en Valais. Les élus pourront ensuite soumettre leurs questions par écrit auxquelles répondra le gouvernement en fin de semaine. «Dans l’ensemble on a quand même le sentiment qu’ils ont bien fait leur job», glisse Gilles Martin.

Ce n’est pas la première fois que le Grand Conseil se délocalise, raconte Claude Bumann, en poste depuis dix-neuf ans. En l’an 2000, lors de la réfection de la salle à Sion, le Grand Conseil s’était réuni à Montana, à Vouvry et à Brigue. «Ces sessions extra-muros avaient permis aux élus de profiter des phases récréatives pour discuter et se détendre».

Cette fois, ils devront se montrer prudents et respecter les mesures sanitaires. «Même si certains problèmes se résolvent parfois mieux devant un verre», concluent les deux hommes en riant. Chaque parlementaire est responsable de sa personne et est prié d’envoyer son suppléant en cas de doute sur son état de santé, préviennent-ils aussi.

Et la prochaine session?

«La salle de Brigue ne sera pas disponible pour la prochaine session, car deux autres événements sont prévus», vient annoncer le responsable de l’infrastructure. Pas de panique. «Si ces soirées peuvent avoir lieu, alors le Grand Conseil devrait aussi pouvoir se réunir à Sion», observe calmement Claude Bumann. Il faut attendre les prochaines directives fédérales. Suite au prochain épisode, donc.

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