Votre livre «Bistrots, ombres et lumières», est paru il y a tout juste vingt ans. Auriez-vous pensé à l’époque qu’un jour tous les cafés du Valais seraient fermés ?
Jamais. Le lundi 16 mars, en fin d’après-midi, j’ai pris un verre au Café du Valais, à la gare de Monthey. Lorsque la patronne a collé l’affiche «Nous sommes obligés de fermer notre établissement jusqu’à nouvel ordre», j’ai été surpris et ému.
La vie sans bistrot, c’est juste moins drôle ou est-ce plus grave que cela ?
Sans bistrot la vie sociale perd un interstice. Selon la loi, un café est un débit de boissons. C’est à moitié juste et complètement faux. Il est vrai que pour le patron, l’activité commerciale consiste en la vente de boissons, mais le client cherche autre chose parce qu’une bière est moins cher au magasin et les fontaines distribuent de l’eau gratuitement. Le bistrot n’est...