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Des idées plutôt que des pieds palmés. L’édito de la semi-rentrée de Stéphanie Germanier

10 mai 2020, 10:59
Stéphanie Germanier, rédactrice en chef adjointe

Un jour, on a pris des photos avec des appareils numériques. Les pellicules, c’était fini. Kodak est mort rapidement. Son concurrent Fuji est toujours là. Il fabrique des crèmes anti-âge grâce à son expertise en filtres et autres formules chimiques ou magiques.

Le coronavirus est à notre quotidien ce que l’appareil numérique a été pour les fabricants de pellicules photo. Tout d’un coup, on n’a plus pu faire comme avant. Et quand on ne peut plus, il faut soit chercher le moyen de faire encore soit celui de faire autrement. L’apéro, le foot, le spectacle, le resto, l’hôtel, le boulot, l’école, les achats.

Durant ces deux derniers mois on a tout vu et certains ont tout essayé. Du plexiglas, du bois, du latex, des tissus, de la gnole et du gel. Durant ces deux mois, on s’est adaptés.

Mais nous sommes heureusement bien davantage que des créatures embourbées dans un marécage qui attendons qu’il nous pousse des palmes aux pieds pour y vivre mieux. Nous voulons le quitter ce marais. Maintenant.

A quelques heures de pouvoir enfin acheter des chaussettes ou un livre, au moment où les cours d’école vont enfin résonner à nouveau du rire des enfants et les restos du son des verres qui se titillent (eux auront le droit), tout le monde lorgne vers nos autorités pour réclamer des certitudes et un gros coup de pouce.

Des sous pour ci, des aides pour ça. C’est beaucoup et déjà pas assez. Pour tous ceux qui ne rouvriront pas ou ne poursuivront pas. Tous ceux qui arrivent au bout d’un marathon et découvrent qu’un nouveau commence alors qu’ils n’ont plus ni l’énergie ni les ressources.

On ne peut pas tous transformer une pandémie en opportunités. On ne peut pas tous et tout changer. Impossible. Et peut-être inutile d’ailleurs. Car selon Einstein « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème.»

Mais on peut, en attendant, s’adapter et accepter de vivre sans assurances, avec des contraintes et sûrement nombre de dysfonctionnements les réouvertures de ces prochains jours. Tout sera imparfait, mais au moins va -t-on vers l’avenir.

On s’est plaint que tout s’arrête. On se plaint que tout recommence sans que l’on soit prêt ou sans que cela soit comme avant alors qu’on entre justement dans le maintenant. Il va falloir survivre encore avant de revivre. Sans pieds palmés mais avec des idées, d’autres projets et l’optimisme qui leur fait tant de bien quand il les accompagne. 
 

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