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Coronavirus: «Vingt malades du coronavirus sont sortis guéris de l’hôpital»

En répondant à vos questions, le directeur de l’Hôpital du Valais Eric Bonvin évoque aujourd’hui les premiers cas de sortie d’hôpital, la préparation à la potentielle saturation de l’hôpital sans oublier les conseils quotidiens sur la mise en pratique des mesures de prévention.

25 mars 2020, 20:30
Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais, répond tous les jours à vos questions via "Le Nouvelliste"

Eric Bonvin, êtes-vous capable désormais de donner dans vos statistiques les personnes qui quittent l’hôpital guéries?

Oui. Après avoir passé la durée nécessaire aux traitements que l’on estime en moyenne à deux semaines, nous pouvons maintenant commencer à constater les premières sorties d’hôpital de patients rétablis. Ils sont au nombre de vingt à ce jour.

Et concernant le nombre de cas et les hospitalisations, où en est-on mercredi à 16 heures?

A notre connaissance, jusqu’à ce jour ce sont 111 patients Covid-19 valaisans qui ont été hospitalisés. Huitante-trois d’entre eux le sont toujours, dont douze aux soins intensifs.

La question d’une hospitalisation se pose lorsque vous sentez vos fonctions respiratoires menacées ou que vous n’arrivez plus à assumer les tâches minimales de la vie courante.

Hors des cas de complication à l’hôpital, on a l’impression que celles et ceux qui contractent le coronavirus le vivent de manière très différente avec pour certains de très fortes douleurs, pour d’autres une simple grippe. C’est juste?

Oui. Les effets peuvent différer considérablement d’une personne à l’autre. Certains n’ont carrément pas de symptôme alors que d’autres peuvent faire jusqu’à de graves complications. Il en est de même, par exemple, pour la simple grippe pour laquelle nous pouvons parfois également avoir de graves complications. La question d’une hospitalisation se pose lorsque vous sentez vos fonctions vitales, en l’occurrence respiratoires, menacées ou que vous n’arrivez plus à assumer les tâches minimales de la vie courante. 

Hier, vous avez déclaré que seulement dans le domaine de la santé, une personne atteinte de coronavirus pourrait travailler. Cela a choqué plusieurs de nos lectrices et lecteurs…

Cela n’est envisagé qu’en cas d’absolue nécessité, par exemple lors d’une pénurie de compétences, et selon les consignes très précises édictées par Swissnoso. Quoi qu’il en soit uniquement si la personne ne présente que des symptômes légers et qu’elle respecte scrupuleusement les protections exigées par les recommandations en vigueur.  

Ces jours, on voit que le Valais anticipe cette situation de nécessité où le système sanitaire se retrouvera débordé. Cette situation est donc inéluctable?

Tout est mis en place pour anticiper cette situation en prévoyant des renforts extérieurs à l’hôpital. Au vu de l’évolution du nombre de cas, cette situation est très probable et nous nous y préparons donc au mieux.  

Au vu de l’évolution du nombre de cas, cette situation de débordement des hôpitaux est très probable et nous nous y préparons au mieux.

L’objectif à terme est-il d’avoir les cas de coronavirus uniquement sur les sites de Sion et Viège?

Non, les patients atteints par le coronavirus peuvent être répartis dans tous les établissements hospitaliers mais dans des sections qui leur sont dédiées, ce qui est déjà le cas à l’Hôpital du Valais, même dans les sites de Saint-Amé ou Sierre. Par contre, les cas graves ne peuvent être pris en charge que par des hôpitaux aigus tels que Sion, Martigny, Viège ou Brigue.

On termine comme chaque interview avec trois cas concrets posés par nos lecteurs. Ils concernent les personnes âgées, donc à risque. Une lectrice se demande si elle peut toujours faire le ménage une fois par semaine chez ses parents de plus de 80 ans? 

Il ne faut le faire qu’à condition que cela soit indispensable, qu’elle ne présente aucun symptôme de maladie et qu’elle respecte scrupuleusement les recommandations d’hygiène des mains et de distance sociale. Si toutes ces conditions ne sont pas remplies, il faut éviter de le faire. 

On nous demande aussi s’il faut laisser ses chaussures devant la porte lorsque l’on visite ses parents, car elles pourraient transporter le virus.

Il faut tout d’abord éviter toute visite à des personnes à risque et bien sûr si l’on est soi-même malade. Si cela est indispensable, alors il faut davantage veiller à respecter scrupuleusement les recommandations d’hygiène des mains et de distance sociale. La question des chaussures ne représente qu’un risque théorique très marginal. C’est la présence physique, le contact des mains et les postillons qui sont porteurs de la charge virale dangereuse.

Enfin, la famille d’un soignant aux soins intensifs en contact quotidien avec des malades du Covid-19 se demande s’ils doivent prendre plus de mesures que celles demandées?

Non. Mais ils doivent par contre appliquer à la lettre les recommandations d’hygiène des mains et de distance sociale. Les professionnels des soins intensifs prennent déjà toutes les mesures de précaution nécessaires et ne risquent pas de mettre en danger leur famille. Mais il faut alors que le reste de la famille respecte également ces recommandations.

Vous pouvez poser vos questions à Eric Bonvin en envoyant un e-mail à vincent.fragniere@lenouvelliste.ch. 
 

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