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Coronavirus: Unia dénonce des «abus» sur les chantiers

Masques peu utilisés, manque de respect des mesures anti-Covid et de contrôles sur les chantiers, le syndicat Unia dénonce ce lundi un relâchement dans les entreprises.

09 nov. 2020, 15:22
Durant la première vague, il y avait une sensibilité supérieure et des mesures spécifiques, ce qui n'est pratiquement plus le cas aujourd'hui, dénonce Unia.

Unia dénonce un manque de protection et de respect des mesures liées au coronavirus sur les chantiers. La Suva et les entreprises de construction ne comprennent pas les critiques du syndicat.

Durant la première vague, il y avait une sensibilité supérieure et des mesures spécifiques, ce qui n’est pratiquement plus le cas aujourd’hui, a indiqué Unia lundi dans un communiqué. La façon de travailler n’est pas adaptée au respect des distances, le masque est peu utilisé si la distance ne peut être maintenue et «une bonne partie des installations sanitaires laisse à désirer», l’eau courante manquant parfois.

Pratiquement pas de contrôles

En outre, le matériel de protection fait défaut, en particulier pour les employés temporaires, souligne Unia. Et de relever qu’il n’y a pratiquement pas de contrôles – un seul sur un chantier au cours du mois dernier -, selon le syndicat. Il avait en outre été annoncé au préalable, ayant ainsi permis un nettoyage des installations sanitaires et une organisation différente du travail ce jour-là, développe-t-il.

Le syndicat estime que davantage de tests de dépistage du Covid-19 doivent être réalisés. Si un ouvrier est testé positif, aucun test n’est effectué pour les collègues avec lesquels il a été en contact étroit, écrit Unia. En outre, les ouvriers viennent au travail même s’ils présentent des symptômes, car les entreprises de la construction menacent parfois de ne pas continuer à verser leur salaire pendant la quarantaine, pointe du doigt le syndicat.

Pour le respect des mesures

La situation semble meilleure" quant aux locaux de pause, reconnaît-il: des baraques supplémentaires et plus d’espace ont été constatés. C’est ce qu’ont déclaré les treize présidents des groupes régionaux de la construction d’Unia samedi lors de leur conférence trimestrielle. Ils sont tous des travailleurs de la construction en activité.

Le syndicat demande que les mesures de protection soient respectées et que des pauses supplémentaires avec port du masque soient prévues. Il souhaite aussi que les cantons et la Suva effectuent des contrôles «efficaces».

Unia dénonce également le fait que des maîtres d’ouvrage exigent le respect des délais initiaux sur de nombreux chantiers. Cela génère non seulement un manque de temps pour garantir les mesures de protection mais aussi des heures supplémentaires de travail, selon le syndicat.

Manquements isolés

Lors de ses inspections, la Suva a détecté avant tout des manquements isolés, comme un manque d’eau courante ou de désinfectants. Dans une soixantaine de cas, la Suva a dû suspendre temporairement les activités de l’entreprise en raison de «défauts flagrants», a déclaré Adrian Vonlanthen, porte-parole de la Suva, à Keystone-ATS. Il s’agit de peu de cas, comparé au nombre d’inspections, a-t-il poursuivi.

La Suva indique qu’elle a effectué des inspections dans plus de 10’000 des 70’000 entreprises dont elle est responsable depuis le mois de mars. Des lacunes mineures ont été observées. Les responsables de l’entreprise ont été sensibilisés au fait que les distances de sécurité doivent être maintenues ou que des masques de protection doivent être portés. «De notre point de vue, les choses vont bien», a noté M. Vonlanthen.

Responsabilités assumées

La Société suisse des entrepreneurs (SSE) et l’Association suisse des entrepreneurs plâtriers-peintres (ASEPP) ne comprennent pas les critiques d’Unia, ont indiqué Matthias Engel, le porte-parole de la SSE, et Peter Baeriswyl, de l’ASEPP.

Selon la SSE, les entreprises de la construction ont prouvé qu’elles assument leurs responsabilités, ce qui a été confirmé par les organes de contrôle. En outre, elles ont réussi jusqu’à maintenant à empêcher la propagation du virus sur les chantiers. La SSE appelle donc les syndicats à laisser la Suva et les inspections cantonales faire leur travail et à ne pas compromettre les succès obtenus jusqu’à présent dans la maîtrise du virus sur les chantiers.

M. Baeriswyl indique qu’un modèle de plan de protection a été élaboré en collaboration avec Unia et envoyé aux entreprises pour être mis en oeuvre. Il estime que, même s’il y a peut-être des cas individuels, on ne peut pas généraliser. Et de souligner que c’est important aussi pour les entreprises que les mesures de protection soient respectées: «Après tout, tout le monde a intérêt à ce que les chantiers ne soient pas fermés».

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