Julien Fournier a eu de la chance car il n’a pas trop souffert, économiquement parlant, de la crise sanitaire. «J’ai une clientèle privée fidèle qui a joué le jeu et je n’ai pas enregistré de chute de commandes.»
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais ce vigneron contheysan a voulu faire preuve de solidarité en cette période difficile. «J’ai pensé au personnel soignant qui est un peu oublié mais qui est au front tous les jours.» Pour apporter sa pierre à l’édifice, la Cave des Promesses ouverte il y a seulement deux ans a lancé un coffret cuvée spéciale composé de trois vins vinifiés en barriques, avec un potentiel de garde différent.
Julien Fournier propose de déguster le Pinot noir à la fin de la crise sanitaire et son Cornalin «dans quelques années en l’honneur de ces héros de l’ombre.» Et de partager son Diolinoir, vinifié en grappes, avec la prochaine génération.
Edition limitée
«Sur chaque commande de 75 francs, 15 francs seront versés aux infirmières et infirmiers valaisans, je voulais faire une bonne action dans notre canton.» 300 coffrets ont été préparés. «Ils devraient permettre de récolter 4500 francs auxquels j’ajouterai 500 francs pour arriver à un chiffre rond.» Plus de soixante pièces avaient déjà été écoulées vendredi. «Les premières réactions sont très positives, nous aidons et nos clients peuvent aussi aider.»
Un grand merci
Jenny Brochellaz Xu, secrétaire générale de l’Association suisse des infirmières et infirmiers section Valais, a été contactée par Julien Fournier. «J’ai été très touchée par cette initiative personnelle qui vient en plus d’un corps de métier très différent du nôtre.» Cette année, un fournisseur a aussi pensé à ces soignants. «Il a effectué une petite déduction sur une facture pour nous remercier de tout notre travail.»
Ce geste du jeune vigneron est d’autant plus apprécié qu’il est fait dans une situation très préoccupante. «90% des professionnels sont épuisés, nous avons enregistré une explosion des heures supplémentaires et des vacances ont dû être reportées.»
Le 10 décembre, une lettre a d’ailleurs été adressée aux instances helvétiques. «L’ASI Suisse a écrit au Conseil Fédéral avec une solution pour nous soutenir dans notre fatigue extrême: du personnel infirmier supplémentaire et du soutien par des personnes appropriées du service civil et de la protection civile et, si nécessaire, de l’armée soient proposés dans tout le pays aux institutions surchargées.»