«La justice, c’est pour tout le monde!» Les mots sont ceux de Jean-Philippe Challandes. Cet horticulteur de Boudevilliers (NE) a vu rouge en voyant des plantons dans les rayons alimentaires d’une Migros de la région. Des produits que lui-même ne peut plus proposer à la vente directe à la suite des mesures édictées pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Furieux, le Neuchâtelois a embarqué les différents plantons dans un caddie pour les laisser devant le magasin. «Nous les petits, nous avons le droit de crever, mais les gros ont le droit de faire ce qu’ils veulent?», s’est-il indigné face au personnel de la grande surface.
Différences cantonales
Filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, son action a fait réagir de nombreux internautes. Elle ne sera pas sans suite. Interrogé par 20 minutes, le porte-parole du géant orange Tristan Cerf a annoncé que la vente de plantons serait provisoirement suspendue dans les magasins de la coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg.
«La fermeture des magasins a été décidée par le Conseil fédéral. Migros aussi a dû fermer certains secteurs de vente comme les Do it+garden, les Melectronics et les SportXX. Certaines catégories de produits peuvent être vendues avec l’aval des polices cantonales du commerce», précise le porte-parole à nos confrères. «Ce qui est autorisé dans certains cantons ne l’est pas dans d’autres. Or, la Coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg est présente sur cinq cantons. C’est très compliqué. D’autant plus que la police du commerce neuchâteloise a souvent changé ses autorisations notamment sur la vente de livres et de plantons.»
Une manière d’enterrer la hache de guerre une semaine avant la première échéance du plan de déconfinement du Conseil fédéral. Dès le 27 avril, les magasins de bricolage et les jardineries, y compris les pépinières et les magasins de fleurs pourront rouvrir. Les magasins d’alimentation pourront aussi proposer d’autres marchandises en plus des biens de consommation courante.